Bruxelles (AFP) --Le Premier ministre belge Charles Michel a assuré mercredi qu'il respecterait l'engagement d'une sortie du nucléaire en 2025, alors que la vétusté des centrales fait l'objet de vifs débats en Belgique et a été dénoncée par l'Allemagne et les Pays-Bas.

"Je ne laisserai personne torpiller le Pacte énergétique", a affirmé M. Michel, en allusion à un projet d'accord dont la sortie du nucléaire à l'horizon 2025 est la pierre angulaire.

"Le statu quo et l'absence de Pacte ne sont en aucun cas une option. Le statu quo signifie à terme un risque de blackout et de hausse non maîtrisée des factures pour les familles et les entreprises", a-t-il averti.

La tension est montée d'un cran sur ce projet de "Pacte", sur lequel sont censés s'entendre d'ici à la fin du mois le gouvernement fédéral et ceux des trois régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles).

Un protocole d'accord a été arrêté par les quatre ministres de l'Energie lundi, considéré par Charles Michel comme "une base de travail utile" pour aboutir.

Mais les nationalistes flamands de la N-VA -- associés à la majorité au niveau fédéral et en Flandre -- ont menacé de ne pas le valider, faute de garanties suffisantes sur l'approvisionnement en électricité et le contrôle des prix.

Jeudi matin, Charles Michel a été accusé par les écologistes d'Ecolo-Groen de "s'écraser devant le diktat de la N-VA", après des propos dans la presse évoquant le besoin préalable d'un "chiffrage" par les régions de l'impact sur les consommateurs d'un renoncement au nucléaire.

Il a tenu à répliquer par le biais d'un communiqué.

"Tout doit être mis en oeuvre pour respecter nos engagements", a affirmé M. Michel: "garantir la sécurité d'approvisionnement énergétique; atteindre les objectifs climatiques; assurer un prix de l'énergie abordable pour les familles et la compétitivité de nos entreprises".

A l'heure des grands sommets internationaux pour tirer la sonnette d'alarme sur le climat, comme mardi à Paris, le parti Ecolo-Groen juge qu'avec ce Pacte énergétique "la Belgique donnera un coup d'accélérateur aux énergies renouvelables, (...) nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques".

La Belgique dispose actuellement de sept réacteurs nucléaires en fonctionnement, tous âgés d'environ 30 à 40 ans, exploités par Electrabel (groupe Engie, ex-GDF Suez).

Ils sont situés près des frontières du nord et de l'est, et deux d'entre eux (Doel 3 et Tihange 2) ont des cuves fissurées au point d'être jugés "épuisés" voire dangereux par les voisins, Pays-Bas, Luxembourg et Allemagne.

En juin des dizaines de milliers de personnes avaient formé une chaîne humaine transfrontalière pour exiger leur fermeture "immédiate".