La Haye (awp/afp) - Le gouvernement néerlandais a évalué mercredi à au moins 33 millions d'euros les pertes financières des éleveurs de volailles consécutives au scandale des oeufs contaminés à l'insecticide fipronil.

"Les dommages directs causés dans le secteur de la volaille dans lequel a été utilisé le fipronil sont estimés à 33 millions d'euros", ont écrit deux ministres dans une lettre au Parlement.

"De cela, 16 millions d'euros résultent du blocage subséquent, et 17 millions à cause des mesures qui ont dû être prises pour que les élevages se débarrassent du fipronil", ont expliqué les ministres, se basant pour cette première estimation officielle sur une étude menée par l'unité de recherche économique de l'Université de Wageningen (centre).

En moyenne, les élevages de volailles ont subi 120.000 euros de dommages initiaux, ont-ils ajouté.

Mais dans leur lettre, la ministre de la Santé Edith Schippers et le secrétaire d'Etat aux Affaires économiques Martijn van Dam ont souligné que "d'autres dommages en lien avec la chaîne alimentaire des oeufs n'avaient pas encore été quantifiés."

Ces dommages incluent les frais de rappels et d'interruption de la production, ainsi que les pertes subies par le secteur de la distribution.

Les parlementaires néerlandais devaient débattre des retombées de la crise jeudi.

Les élevages "sont frappés par des coûts élevés et font face à la faillite s'ils ne reçoivent aucun soutien financier", a déclaré mercredi le président de la Fédération néerlandaise des agriculteurs et des maraîchers Eric Hubers dans une lettre à Martijn van Dam, également envoyée à l'AFP.

Plus tôt ce mois-ci, une branche de cette organisation avait estimé les pertes totales à au moins 150 millions d'euros.

Des millions d'oeufs ont été détruits et retirés des rayons dans les supermarchés à travers l'Europe et des dizaines d'élevages ont été bloqués depuis la découverte le 1er août de la contamination au fipronil, un insecticide courant utilisé pour les animaux de compagnie contre les puces et les tiques, mais qui est interdit pour les animaux destinés à la chaîne alimentaire dans l'Union européenne.

afp/al