Bien que la monnaie unique poursuive une tendance quasi-rectiligne depuis maintenant quatorze mois, la BCE ne semble pas aussi déterminée qu’auparavant à lutter contre la force de sa devise, le signe d’un net regain de confiance quant à la santé économique de l’Union monétaire.

En effet, les indicateurs macroéconomiques, comme l’accord politique en Allemagne, soulagent la banque centrale. Selon une première estimation, la croissance en zone Euro aurait, entres autres, atteint en 2017 un niveau inédit en dix ans (+2.5%). Ainsi, même si Mario Draghi parle de « source d’incertitudes » quand il évoque la volatilité des taux de change, la majorité des responsables de Francfort semble moins préoccupée par la vigueur de la monnaie, ne s’efforçant plus de masquer la nécessité d’en finir dès septembre avec les rachats d’actifs.

Aux Etats-Unis, les signaux sont contradictoires. Pourtant soutenu par son statut de valeur refuge, dans un contexte de correction boursière, ou par la hausse des rendements américains, alimentée par le redressement de l’inflation et le discours de la FED, le billet vert peine à résister durablement. Entre posture protectionniste et largesses budgétaires, nuisibles au déficit de la première puissance mondiale, la politique de Donald Trump s’inscrit sans conteste au cœur de ce manque de popularité auprès des investisseurs. Une dichotomie source d’hésitations qui favorise, in fine, la tendance intrinsèque de la devise européenne.

Graphiquement, l’Euro accélère de nouveau mais prend ses distances avec ses moyennes mobiles, ce qui pourrait induire la nécessité d’une consolidation. La monnaie unique se heurte par ailleurs à une résistance significative à 1.2525, seuil qu’il conviendra d’effacer en clôture hebdomadaire avant de viser de prochains objectifs plus ambitieux, à 1.2818 puis 1.30 USD.