Pénalisée par quelques turbulences politiques comme par la prudence de la BCE, la monnaie unique entame le dernier trimestre de l'année par une phase de consolidation.

Alors que l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française l'avait provisoirement écarté, le risque populiste réapparait en Europe. La poussée de l'extrême droite en Autriche mais surtout en Allemagne, où le résultat des dernières élections législatives affaiblit Angela Merkel, fait office de piqûre de rappel, signalant que l'opinion se tient toujours prête à sanctionner les potentielles défaillances des partis traditionnels.

La situation se tend même particulièrement en Espagne, où la rébellion séparatiste catalane réclame l'indépendance de la région motrice de l'économie ibérique, sur la simple base d'un référendum illégal.

Du côté de la politique monétaire, les récents commentaires de la Banque centrale européenne au sujet de la vigueur de l'Euro poussent les investisseurs à anticiper un dégagement du QE plus lent qu'initialement prévu. Francfort chercherait ainsi à mieux contrôler la tendance actuelle des taux de change pour encourager l'inflation, laquelle évolue toujours sous la cible de l'institut d'émission.

Une telle stratégie conforte le retard accumulé sur une Reserve Fédérale qui maintient le cap de la normalisation. Bien que le comité de la banque centrale américaine ne soit pas unanime sur la pertinence d'une troisième hausse de taux en 2017, certains membres affichant leur prudence vis-à-vis d'une inflation modérée, le risque d'une surchauffe du marché du travail et l'impact des derniers ouragans sur les prix, en particulier de l'essence, plaident largement en faveur d'un ajustement du loyer de l'argent.

Ainsi malgré la potentielle nomination d'un nouveau président de la FED par Donald Trump dès le mois de novembre, laquelle pourrait, le cas échéant, exercer une influence sur la stratégie de l'autorité monétaire, l'hypothèse d'un nouveau tour de vis au mois de décembre devient presque incontestable.

Graphiquement, après s'être libéré d'un trading range qui a contenu 99% des cotations sous 1.15 pendant plus de deux ans, l'Euro bute désormais au contact d'une résistance à 1.2035, au-delà de laquelle la BCE n'a pas hésité à exprimer son inquiétude. Mais comme le Dollar accuse dans le même temps un déficit de catalyseurs au sein d'un marché globalement peu volatil, la parité consolide de nouveau, désormais coincée un peu plus haut qu'auparavant, au-dessus de 1.1726 USD.