La monnaie unique décroche finalement, tour à tour pénalisée par l'optimisme de la Réserve Fédérale américaine et par le résultat du scrutin législatif allemand.

Si Angela Merkel vient d'être reconduite sans surprise a la tête de la première économie européenne, la Chancelière espérait un résultat « un peu meilleur ». Les Conservateurs vont ainsi devoir former une nouvelle coalition avec le Parti libéral-démocrate et les Verts en s’engageant dans des tractations qui pourraient durer des mois. Bien que le SPD de Martin Schulz ait essuyé un revers cinglant, la formation de centre-gauche souhaite désormais s’engager dans l’opposition tandis que l'AfD signe l'inquiétant retour de l'extrême droite au Parlement allemand pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Au moment même où les membres de la BCE n'hésitent plus à exprimer leurs inquiétudes au sujet de la vigueur de l'Euro, cet évènement confirme le coup d'arrêt de la tendance haussière amorcée après l'élection d'Emmanuel Macron, laquelle représentait le signal fort d'un recul de la poussée des populistes eurosceptiques au sein du Vieux-Continent.

Quelques jours auparavant, le ton étonnamment serein des banquiers centraux américains soutenait déjà le billet vert aux dépens de la devise européenne. Révisant à la hausse sa prévision de croissance pour 2017, le FOMC prévoit d'entamer la réduction du bilan de la FED dès le mois prochain et table toujours sur une nouvelle hausse de taux d'ici la fin de l'année.

L’institut d’émission américain semble ainsi minimiser l'impact économique du passage des derniers ouragans, conserver un minium de confiance dans le fait que l'inflation puisse se rapprocher de son objectif et toujours accorder un certain crédit à l'administration Trump quant à la mise en place de mesures de relance.

Sur le plan géopolitique, si les invectives avaient ponctuellement diminué, l'escalade des tensions entre Washington et Pyongyang reprend de plus belle, le ministre des affaires étrangères nord-coréen affirmant que les propos et les actions de Donald Trump représentaient une déclaration de guerre à l'encontre de la Corée du Nord. La frontière entre le jeu de dupes et le dérapage irréversible n'a jamais semblé aussi tenue.

Graphiquement, l'Euro lâche du terrain et clôture la séance en deçà de ses moyennes mobiles à 20 et 50 jours, sous 1.1857, un support significatif. Nous passons provisoirement neutres sur la parité.