Le Dollar reprend sa progression face à un Euro (+0,65% vers 1,040) qui se retrouve affaibli contre toutes devises en ce mardi (-0,8% face au Yen à 115,45 et au Franc suisse (à 0,9725).

Le billet vert a été en outre soutenu par l'espoir d'un redémarrage (peut-être prématuré dans certains états de l'Union) de l'économie américaine, bien en amont de celle de la zone Euro.
La 'prudence' affichée par Emmanuel Macron dans ses annonces de la mi-journée signifie qu'un 'retour à la normale' ne se produira pas de sitôt en France, un pays où le tourisme qui pèse 10% du PIB va être littéralement sinistré jusqu'à la vin de l'été, l'industrie aéronautique subissant également un coup d'arrêt brutal et prolongé sur 12 à 18 mois.
Toute l'industrie en général pourrait voir sa productivité chuter de -15% alors que les mesures de 'distanciation sociale' vont contraindre le entreprises à fonctionner avec des effectifs limités, idem pour le secteur du bâtiment, ce qui va entraîner retards et surcoûts importants.

Les cambistes prennent acte de l'arrêt de la Haute Cour Constitutionnelle de Karlsruhe qui ne valide qu'en partie les nouvelles mesures de soutien massif de la BCE (le PPSP de 750MdsE n'est pas jugé illégal mais la Bundesbank pourrait ne pas y participer).

La Haute Cour considère que la BCE exécute depuis des années des programmes de rachats qui dérogent à la règle du respect de la proportionnalité des émissions de dette souveraine de chaque pays: en d'autres termes, ses statuts lui font interdiction de surpondérer la dette italienne au détriment de la dette germanique (sachant que l'Allemagne émet beaucoup moins de 'papier' que l'Italie).

Et la BCE vient précisément de s'affranchir de ces plafonds (notamment la règle des 30%) le 23 mars pour racheter -sans limite- les dettes 'à risque' du Sud pour éviter un retour de la 'fragmentation' comme lors de la crise de 2011/2012, laquelle avait failli faire exploser l'Euro.
Indirectement, la Bundesbank se retrouve détentrice d'un panel de dettes qui ne correspond pas à celui prévu par les traités européens.

Dans le texte : la haute Cour estime que 'la Bundesbank ne peut plus participer à la mise en oeuvre et à l'exécution des décisions de la BCE' car les montants de rachats proposés sont 'disproportionnés par rapport aux effets de politique économique et budgétaire résultant du programme.'

Sans la participation de la Bundesbank, le périmètre du PPSP (750MdsE) devrait être fortement revu à la baisse... mais en réalité, aucune action de la BCE n'a jamais été mise en oeuvre sans la participation de l'ensemble des banques centrales de l'Eurozone: une réunion d'urgence a été programmée dès ce soir à la BCE.

Aux Etats Unis, les investisseurs ont bien accueilli les chiffres 'macro' sortis à 14H30 puis 16H: l'indice PMI composite d'IHS Markit de l'activité dans le secteur privé ressort à 27, un peu en-deçà de l'estimation flash de 27,4.

Le PMI accuse un repli de -13,9Pts par rapport aux 40,9 du mois de mars, établissant ainsi son pire score depuis l'origine.

L'autre baromètre majeur publié ce mardi était l'indice ISM non-manufacturier (baromètre de l'activité du secteur tertiaire): il chute de 52,5 vers 41,8 en avril et surprend agréablement car le consensus l'anticipait en chute de -16Pts vers 36,8.

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