LONDRES (awp/afp) - Le constructeur automobile américain Ford va fermer son usine de moteurs de Bridgend au Pays de Galles en septembre 2020. La fermeture du site entraînera la suppression de 1700 emplois, ont annoncé jeudi les syndicats.

Cette décision a été dévoilée lors d'une réunion entre les responsables du groupe et les syndicats, l'annonce officielle devant intervenir plus tard dans la journée. Ford a pris cette décision en raison d'une baisse d'activité ces dernières années dans cette usine ouverte il y a 40 ans.

La production d'un moteur pour le constructeur Jaguar Land Rover (JLR) doit en particulier s'arrêter en fin d'année. L'usine ne tournerait alors plus que pour fabriquer les moteurs Dragon qui équipe plusieurs modèles de Ford. "Nous sommes extrêmement choqués par l'annonce du jour, c'est un vrai coup de massue pour l'économie galloise et Bridgend", a déclaré Jeff Beck, un responsable du syndicat GMB, qui entend poursuivre les discussions pour "limiter les effets de cette nouvelle dévastatrice".

Il estime que l'annonce de la fermeture tombe particulièrement mal, immédiatement après une visite d'Etat du président américain Donald Trump au Royaume-Uni lors de laquelle il a promis un ambitieux accord de libre-échange entre les deux pays. De son côté, le plus puissant syndicat britannique, Unite, a qualifié la nouvelle de "trahison économique" d'autant que le Royaume-Uni est le premier marché européen pour Ford, selon lui.

"Ford a délibérément réduit ses opérations britanniques" ces dernières années et "n'a pas respecté ses promesses", qui étaient de fabriquer 500'000 moteurs par an dans cette usine, contre seulement 80'000 par an désormais, souligne Len McCluskey, secrétaire général d'Unite. Il prévient qu'il va tout faire "pour sauver cette usine" et lance un appel aux pouvoirs publics.

Nouveau coup dur

La fermeture de Bridgend entre dans le cadre d'un plan de restructuration en Europe du constructeur américain qui emploie 54'000 personnes sur le continent. Ford en compte notamment 13'000 au Royaume-Uni, pays où il fabrique principalement des moteurs et où il n'assemble plus de voitures depuis 2013. Cette nouvelle constitue en outre un nouveau revers pour l'industrie automobile britannique, qui subit une chute de sa production, plombée par les incertitudes du Brexit et le ralentissement économique mondial.

Récemment, Nissan a renoncé à produire un crossover dans son usine géante de Sunderland (nord-est de l'Angleterre), Honda a annoncé la fermeture en 2021 de son usine de Swindon (sud-ouest de l'Angleterre), et Jaguar Land Rover a décidé de supprimer 4.500 emplois afin d'économiser 2,5 milliards de livres et être en mesure de pouvoir investir davantage dans les voitures électriques.

afp/vj