par Benjamin Mallet

L'énergéticien, qui a bénéficié sur l'ensemble de l'exercice des prix élevés du pétrole, a indiqué qu'il visait désormais un Ebitda de 17 à 18 milliards d'euros en 2011, sans mentionner son précédent objectif d'environ 17 milliards à l'horizon 2010.

"Comme nous l'avions fait au moment de la fusion, nous avons choisi de nous fixer un cap à moyen-terme - 2011 - (...) cohérent avec notre plan industriel et la durée de nos cycles d'investissement", a déclaré le P-DG Gérard Mestrallet.

Le groupe a également indiqué qu'il visait un Ebitda 2009 en croissance par rapport à 2008 "malgré l'impact anticipé d'environ 1,5 milliard d'euros sur la contribution Ebitda de la Branche Global Gaz & GNL du fait notamment de la baisse constatée du prix moyen du pétrole en 2009 et de moindres perspectives d'arbitrage".

Selon le consensus Reuters Estimates, les analystes tablaient en moyenne sur un Ebitda de 14,9 milliards d'euros en 2009, 16 milliards en 2010 et 18 milliards en 2011.

GDF Suez va en outre une accélérer la mise en oeuvre de son "plan de performance" de 1,8 milliard d'euros à horizon 2011, avec 650 millions de contribution attendus fin 2009 (contre 500 millions annoncés en novembre), tout en confirmant son plan d'investissement de 30 milliards sur 2008-2010.

GDF Suez a enregistré en 2008 un résultat net part du groupe de 6,5 milliards d'euros (+13%) - dopé par 1,9 milliard de plus values de cessions -, un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 13,9 milliards (+11%), un résultat opérationnel courant de 8,6 milliards (+9,4%) et un chiffre d'affaires - publié le 2 février - de 83,1 milliards d'euros (+16,6%).

OBJECTIF 2011 "RÉALISTE"

Selon le consensus Reuters, les analystes attendaient en moyenne pour 2008 un résultat opérationnel courant de 9.154 millions et un Ebitda de 13.983 millions.

Le groupe propose un dividende ordinaire de 1,40 euro par action au titre de 2008, ainsi qu'un dividende exceptionnel - déjà annoncé - de 0,80 euro par action.

"Au-delà des chiffres (2008) qui mériteront un approfondissement, le nouveau phare est bien entendu (...) le report de l'objectif d'Ebitda 2010 de 17 milliards d'euros qui glisse sur 2011 dans une fourchette de 17 à 18 milliards", a écrit Patrice Lambert de Diesbach, analyste chez CM-CIC.

Vers 11h20, le titre GDF Suez gagne 3,74% à 24,42 euros. Il enregistre la plus forte hausse d'un CAC 40 en baisse de 0,92% mais sous-performe toujours l'indice depuis le début 2009 (-31% contre -18% environ).

Evoquant son objectif d'Ebitda pour 2011, la société estime qu'il est "réaliste et cohérent avec son plan de développement industriel, le plein effet du plan de performance Efficio, le maintien de son objectif de notation financière 'strong A' et sa politique de dividende ordinaire, dans l'hypothèse d'un retour à un meilleur environnement économique en 2011".

GDF Suez a bénéficié en 2008 de la croissance de l'activité de chacune de ses branches et de ses zones géographiques, malgré l'impact négatif de certaines décisions en matière de régulation.

La non répercussion de la totalité de la hausse des coûts d'approvisionnements dans les tarifs du gaz en France lui a ainsi coûté près de 679 millions d'euros et GDF Suez a dû s'acquitter d'une taxe de 250 millions d'euros imposée par l'Etat belge aux producteurs nucléaires locaux.

Evoquant la baisse programmée des tarifs du gaz en France le 1er avril pour refléter la chute du brut, il a en outre déclaré: "Je ne peux pas vous dire de combien (le prix baissera), les discussions sont toujours en cours et le calcul également."

PRIORITÉ À LA CROISSANCE ORGANIQUE

Le vice-président Jean-François Cirelli a pour sa part précisé : "L'essentiel est d'arrêter d'accroître le déficit de tarifs par rapport aux coûts - ce qui va être fait au 1er avril -, penser à la façon dont on récupère le passé - objectivement, on ne peut pas penser qu'on puisse le faire en une seule fois - et marger notre activité de commercialisation."

La dette nette de GDF Suez s'établissait à 28,9 milliards d'euros à fin 2008, soit un ratio d'endettement de 46%.

Pour faire face au contexte économique et financier, GDF Suez a en outre renforcé sa liquidité et allongé la maturité de la dette, avec placement depuis octobre de près de 10 milliards d'euros d'obligations. Il a aussi mis fin au programme de rachat d'actions annoncé en septembre 2008 et réalisé à hauteur de 43%.

Son P-DG a précisé que la priorité du groupe restait la croissance organique et indiqué que GDF Suez déciderait de participer ou non à l'augmentation de capital de l'espagnol Gas Natural - dont il détient actuellement 8,8% du capital - une fois les conditions de celle-ci connues.

Au sujet des divergences au sein d'Acea concernant l'alliance du groupe italien avec GDF Suez - le français détient près de 10% du capital de la société -, Gérard Mestrallet a déclaré : "L'Italie est pour nous stratégique. Avec ou sans Acea, nous avons un ensemble d'actifs qui nous permettent de constituer le 3e acteur italien dans l'électricité et le gaz."

Edité par Jacques Poznanski