(Actualisation: confirmation de la transaction par GE, déclaration de John Flannery, précisions sur les activités du conglomérat, précisions sur les opérations concernées)

NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--General Electric (GE) a annoncé mardi qu'il comptait scinder sa division santé et se défaire de sa participation dans la société de services pétroliers Baker Hughes, confirmant une information du Wall Street Journal. Ces initiatives, conclusion d'un examen stratégique mené par le directeur général John Flannery depuis un an, visent à enrayer le déclin du conglomérat industriel américain.

Le groupe a déjà réduit son dividende et engagé la cession de nombreuses activités dans le cadre de son plan de redressement. Son cours de Bourse a été divisé par deux au cours de l'année écoulée, réduisant ainsi la capitalisation boursière de plus de 100 milliards de dollars.

Le projet définitif, présenté aux investisseurs le jour où GE est retiré de l'indice Dow Jones, recentre le groupe autour de ses pôles électricité, aviation et énergies renouvelables. Ces divisions, qui ont représenté plus de la moitié du chiffre d'affaires de 122 milliards de dollars réalisé par GE en 2017, fabriquent essentiellement des turbines pour centrales électriques et des moteurs d'avions.

"Les mesures annoncées aujourd'hui [mardi] libèrent à la fois un acteur pur du secteur de la santé et un fournisseur de premier plan de services à l'industrie pétrolière et gazière", a déclaré John Flannery, cité dans le communiqué du groupe. "Nous allons désormais avancer pour rendre notre entreprise plus simple et plus robuste et faire accélérer la croissance de nos activités."

Le conseil d'administration de GE a approuvé la nouvelle stratégie et il n'existe aucun projet de cession d'activités supplémentaires ou de scission des branches électricité et aviation, ont affirmé des personnes proches des discussions.

Vers une réduction du dividende

Après la scission du pôle santé, GE réduira probablement son dividende, selon les sources. Le conglomérat devrait également injecter des capitaux frais dans sa branche de financement en difficulté l'année prochaine, ont-elles ajouté.

Mardi, GE a indiqué que son dividende serait maintenu au niveau actuel jusqu'à la scission du pôle santé, puis qu'il alignerait ce dividende sur celui de ses pairs industriels.

GE prévoit par ailleurs de réduire ses coûts de 500 millions de dollars supplémentaires d'ici à la fin 2020. Les détails précis du projet, y compris les éventuelles suppressions d'emplois, ne sont pas connus.

Le groupe prévoit de réduire la dette nette de ses principales activités industrielles d'environ 25 milliards de dollars d'ici à 2020.

Les principales divisions de GE ont suivi des trajectoires divergentes ces dernières années. Tandis que la branche électricité subissait les conséquences d'une faible demande et d'un déclin de ses bénéfices, la division aviation présentait un robuste carnet de commandes et générait près de la moitié des bénéfices industriels du conglomérat.

GE rencontre également des difficultés avec le solde des activités de GE Capital, sa branche de financement. Les personnes proches du dossier ont indiqué que le groupe injecterait 3 milliards de dollars dans cette branche en 2019.

La division santé, en croissance, a contribué à hauteur de 16%, soit 19 milliards de dollars, au chiffre d'affaires total du groupe en 2017. GE compte céder 20% de cette branche et distribuer le reste du capital à ses actionnaires. La nouvelle entité devrait assumer 18 milliards de dollars de passif de sa maison mère, selon des personnes au courant des projets de GE. La scission de la division, qui restera dirigée par Kieran Murphy, devrait être effective dans 12 à 18 mois, selon ces sources.

Concernant Baker Hughes, GE entend sortir du capital dans les deux à trois prochaines années, a indiqué le groupe mardi. Le conglomérat, qui a fusionné ses activités pétrolières et gazières avec Baker Hughes en 2016, contrôle les deux tiers de la société cotée. Cette participation vaut 23 milliards de dollars environ.

-Thomas Gryta, The Wall Street Journal (Version française Valérie Venck) ed: ECH - ASO

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