Kingfisher (-8,85% à 307,8 pence) signe la plus forte baisse du FTSE 100 après avoir dévoilé des résultats et des perspectives peu engageantes sur son marché domestique (Royaume-Uni + Irlande). Veronique Laury, la directrice générale du réseau de magasins de bricolage, a indiqué que les prévisions pour ses principaux marchés étaient "mitigées", entre une France encourageante mais volatile, un marché polonais qui reste solide et surtout un Royaume-Uni plus incertain.

En plus de cet environnement de marché morose, Kingfisher laisse entendre que le déploiement de son plan ONE Kingfisher, qui entre dans sa troisième année, devrait encore entrainer des perturbations opérationnelles. Ce programme a permis ces dernières années de changer toute la structure informatique du groupe britannique mais aussi de renforcer et d'unifier son offre tout en améliorant son efficacité opérationnelle.

"Nous avons toujours la crainte que les gains issus du plan ONE soient engloutis par les pressions sous-jacentes qui pénalisent le business", commente UBS. Ce dernier a maintenu sa recommandation Vendre sur Kingfisher avec un objectif de cours de 265 pence.

En 2017/2018, la situation de Kingfisher sur son marché domestique n'incite guère à l'optimisme. En raison d'une demande en berne pour les articles les plus onéreux - les cuisines par exemple - sans doute liée à l'incertitude entourant le Brexit et de ces fameuses disruptions liées au plan ONE, la croissance organique du distributeur est ressortie à 0,6% au Royaume-Uni et en Irlande. Le consensus publié sur le site de Kingfisher était à +1,9%.

Principal moteur de la croissance du groupe britannique ces dernières années, l'enseigne Screwfix a dévoilé des chiffres d'activité qui n'ont pas du tout rassuré les investisseurs. Sa croissance organique annuelle a atteint 10,1%, contre un consensus de 10,3%, mais, surtout, son activité a fortement ralenti au quatrième trimestre : Screwfix a, pour la première fois depuis cinq ans, enregistré une croissance à un seul chiffre, de 7,1%.

Dans ce contexte, Kingfisher a eu encore plus de mal que d'habitude à compenser la baisse de son activité en France, où il opère sous les enseignes Castorama et Brico Dépôt. Enchainant leur sixième exercice consécutif de repli organique, ses ventes dans l'Hexagone ont reculé de 3,5% en 2017/2018.