Berezina boursière pour le secteur des télécoms, dont la consolidation est une nouvelle fois repoussée. Orange (-4,22% à 14,745 euros) résiste le mieux tandis que Bouygues (-15,22% à 29,79 euros), Numericable-SFR (-15,29% à 30,885 euros) et Iliad (-14,66% à 191 euros) mettent un genou à terre. L’échec du rapprochement entre l’opérateur historique et Bouygues Telecom vire à la sanction collective puisque la concentration du secteur aurait du être fortement créatrice de valeur pour les 3 rescapés. Goldman Sachs l’évalue entre 10 et 20 milliards d’euros et Oddo à 16 milliards d’euros.

Les analystes sont unanimes, Bouygues est la principale victime de cet échec. Ils sont d'ailleurs plusieurs à avoir abaissé leur recommandation : Kepler Cheuvreux de Conserver à Alléger, Oddo d'Achat à Alléger et Natixis d'Acheter à Neutre. A une époque où la convergence fixe-mobile devient la norme, la filiale de Bouygues est handicapée par son manque de taille critique dans le fixe. Selon Oddo, ses concurrents pourraient essayer de marginaliser Bouygues Telecom en continuant d'accroître leurs investissements afin pousser celui-ci à faire de même. En conséquence, son free cash flow pourrait être proche de 0 en 2017.

Oddo est en outre passé d'Achat à Neutre sur Numericable-SFR car ce dernier devait acquérir une part conséquente de la base de clients de Bouygues Telecom. Ce qui aurait représenté près d'un milliard d'euros d'Ebitda supplémentaire, lui permettant d'améliorer son taux d'endettement.

Iliad a pour sa part été dégradé par Kepler Cheuvreux, qui a abaissé sa recommandation de Conserver à Alléger. Le bureau d'études explique que la maison-mère de Free devra en effet investir plus que prévu dans la fibre et le mobile pour soutenir la croissance du nombre de ses abonnés, ce qui pèsera sur la génération de free cash flow.

Seul Orange a été épargné par les analystes. L'opérateur historique est considéré comme celui qui avait le moins à gagner de cette consolidation. Ils soulignent que l'opérateur historique est la société la plus résiliente du secteur grâce notamment à la qualité de son réseau et à ses fortes positions commerciales dans le fixe et le mobile.

Après ce nouvel échec, il faudra attendre au moins attendre jusqu'aux prochaines élections présidentielles, soit mai 2017, avant que l'on puisse de nouveau parler de fusions & acquisitions dans les télécoms, estiment les spécialistes.

Valeurs citées dans l'article : ORANGE SA, BOUYGUES, Numericable Group, ILIAD