Sika n'a pas pu réaliser d'opérations d'ampleur ces dernières années, a-t-il rappelé, mais des freins ont disparu avec la résolution du conflit autour de la participation de contrôle de la famille Burkard, que cette dernière souhaitait céder à Saint-Gobain. La bataille, qui a duré trois ans et demi, a pris fin le mois dernier via un accord par lequel Saint-Gobain a renoncé à prendre le contrôle du chimiste suisse tout en devenant actionnaire à hauteur de 10,75%.

Cet accord, qui scellera le divorce entre la famille Burkard et le groupe, sera entériné lundi par un vote des actionnaires, qui devrait être une formalité.

Sika, qui fabrique des produits chimiques utilisés sur des projets tels que le tunnel ferroviaire du Gothard, a raté des opportunités d'acquisitions durant sa bataille pour son indépendance, a dit Paul Hälg.

"Nous allons être plus dynamiques et accorder une priorité plus élevée aux acquisitions. Nous voulons être un consolidateur de notre secteur", a déclaré le président du conseil de surveillance de Sika.

Le groupe suisse pourrait maintenant dépenser 300 à 500 millions de francs par an en acquisitions, contre 200 millions précédemment, qui étaient concentrés sur de petites opérations.

Dans certains cas exceptionnels, Sika pourrait aussi débourser jusqu'à un milliard de francs, les acquisitions les plus importantes étant plus susceptibles d'intervenir en Amérique du Nord et en Asie, a poursuivi Paul Hälg.

Sika va dévoiler l'an prochain des objectifs de ventes revus à la hausse par rapport aux objectifs actuels pour 2020, qui prévoient une progression annuelle du chiffre d'affaires de 6% à 8% à changes courants et de 14% à 16% pour la marge d'exploitation.

"Je suis optimiste sur le fait que nous allons observer une croissance plus dynamique que par le passé", a dit Paul Hälg. "Je ne veux pas donner de chiffres exacts, cela relève de l'équipe de direction, mais une croissance des ventes supérieure à 10% devrait être possible.

"Je suis optimiste sur le fait que nous pouvons aussi nous améliorer du côté de la marge."

Prié de dire si Sika serait encore indépendant dans cinq ans, il a répondu: "Oui, c'est mon objectif et c'est pourquoi je reste président. Nous voulons rester indépendants."

(Bertrand Boucey pour le service français)

par John Revill

Valeurs citées dans l'article : Saint-Gobain, Sika