Zurich (awp) - Le directeur des finances (CFO) de Swisscom, Mario Rossi, estime qu'en raison des besoins d'investissements dans la technologie de la fibre optique, le géant bleu n'aura pas de marge de manoeuvre pour augmenter son dividende ces prochaines années. Depuis 2011, Swisscom verse un dividende annuel de 22 CHF par action à ses détenteurs.

Et le CFO de préciser que les projets de Swisscom impliquent des investissements annuels de 500 à 600 mio CHF dans la technologie de la fibre optique, ce qui ferme la porte à une augmentation de dividende, a-t-il précisé dans une interview publiée vendredi en ligne par Finanz und Wirtschaft.

M. Rossi estime que le besoin élevé d'investissements va perdurer sur le long terme. Le niveau des efforts consentis ne sera toutefois plus aussi élevé que les 12% à 13% du chiffre d'affaires qui étaient nécessaires il y a quelques années. Actuellement, Swisscom investit près de 18% de son chiffre d'affaires.

Le CFO assure que le besoin en investissement devrait décroître par rapport à aujourd'hui, car la technologie mobile 5G sera moins gourmande en la matière que le développement de la fibre optique. Pour ce qui est de la 5G, nombre de questions restent ouvertes, notamment celle de savoir s'il sera possible d'utiliser pleinement son potentiel en raison des prescriptions contre la propagation des ondes.

On ne peut dire, à l'heure actuelle, si Swisscom devra investir autant dans la 5G qu'il a fallu le faire dans la 4G. Le développement de ce standard avait nécessité des investissements annuels de base de 250 mio CHF, auxquels se sont ajoutés 150 à 200 mio CHF durant deux ans.

A propos du marché italien, M. Rossi a évoqué l'arrivée pressentie du concurrent français Iliad, connu pour casser les prix. Fastweb, filiale italienne du géant bleu, a déjà réagi en concluant un accord avec Telecom Italia dans le secteur de la téléphonie mobile. Par ailleurs, Fastweb détient 27% de part de marché de la clientèle commerciale et continue de croître dans ce domaine. L'entreprise ne dépend donc pas seulement du marché de masse.

En Suisse, Swisscom mise de manière accrue sur les activités avec les banques dans le domaine de la clientèle d'entreprises. Les affaires avec les banques représentent près de la moitié des 2,4 mrd CHF des recettes générées avec ce type de clientèle. Le segment bancaire nécessite plus de personnel et est moins rentables, mais l'augmentation des volumes doit permettre de compenser la pression sur les prix dans les activités avec les clients importants.

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