* Investissements en hausse à $24-27 mds par an en 2014-2020

* Prévisions de cash flow confirmées

* $2-3 mds de cessions d'actifs prévues par an

par Andrew Callus

LONDRES, 3 décembre (Reuters) - BP se voit comme une compagnie plus simple et plus axée sur le pétrole dans les prochaines années, qui seront marquées par une hausse de ses investissements.

Présentant lundi sa stratégie aux investisseurs, la compagnie pétrolière britannique, quatrième des grandes majors occidentales, a dit prévoir entre 24 et 27 milliards de dollars annuels d'investissements entre 2014 et 2020 (hors acquisitions), contre 22 milliards en 2012 et 19,1 milliards en 2011.

En 2013 et 2014, les dépenses d'investissements devraient être de l'ordre de 24 à 25 milliards d'euros.

La hausse des investissements sera financée par une augmentation du cash flow opérationnel et par des cessions d'actifs dont le produit sera compris entre deux et trois milliards de dollars par an.

BP a par ailleurs confirmé son objectif, émis en début d'année, d'une hausse de 50% du cash flow opérationnel d'ici 2014 par rapport à 2011.

Comme toutes les majors à contrôle privé, BP cherche à accroître sa production et ses réserves, dépensant toujours plus en exploration et en développement.

Mais contrairement à ses pairs, la compagnie britannique sort de plusieurs années troublées aux Etats-Unis et en Russie - deux pays où elle réalise la moitié de sa production.

"Nous avons vendu 50% de nos installations en amont, un tiers de nos puits et la moitié de nos oléoducs et pourtant nous n'avons perdu que 9% de notre production et 10% de nos réserves", a déclaré le directeur général Bob Dudley. "Cela fait de nous une entreprise plus simple."

BP, a-t-il ajouté, fait clairement le choix du pétrole par rapport à ses concurrents également focalisés sur le gaz. "Différentes stratégies émergent."

BP s'attend ainsi à reculer au classement mondial des producteurs de gaz naturel liquéfié au cours des prochaines années, bien qu'en barils équivalent pétrole ses niveaux de production de pétrole et de gaz soient à peu près égaux.

UNE NOUVELLE ÈRE EN RUSSIE

Aux Etats-Unis, et particulièrement dans le golfe du Mexique, BP est devenu un paria après la marée noire qui lui a valu en novembre une amende record de 4,5 milliards de dollars. (voir )

Le groupe pensait avoir ainsi soldé ses comptes, mais deux semaines plus tard le gouvernement américain a annoncé l'exclure de tout nouveau contrat fédéral en raison d'une "probité déficiente dans la conduite des affaires".

La semaine dernière, BP s'est abstenu de participer à des enchères pour de nouveaux permis dans le golfe du Mexique, soulevant des interrogations sur sa présence dans un secteur où il est le premier détenteur de permis en eaux profondes et qui occupait autrefois une place de premier plan dans ses présentations stratégiques.

En Russie, où BP a plus investi que ses concurrents, le groupe a eu des déboires avec ses associés au sein de la coentreprise TNK-BP. A l'automne, il a finalement opté pour un rapprochement avec la compagnie nationale Rosneft dont il deviendra actionnaire de référence après lui avoir cédé ses parts dans TNK.

Un administrateur de Rosneft, Mikhaïl Kouzovlev, était d'ailleurs présent à la présentation lundi pour saluer "l'une des plus importantes transactions de l'histoire dans le domaine de l'énergie".

En comprenant le rachat des 50% de TNK détenus par AAR - le consortium réunissant les oligarques partenaires de BP - l'acquisition opérée par Rosneft se monte à 55 milliards de dollars (42 milliards d'euros). (Véronique Tison pour le service français, édité apr Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : BP plc, Rosneft' NK OAO, TNK-BP Holding OAO