* De nouveaux cas signalés en France, Grande-Bretagne, Espagne

* Des experts de l'OMS attendus en Chine lundi ou mardi (Actualisé tout du long)

par Winni Zhou et Dominique Patton

PEKIN/SHANGHAI, 9 février (Reuters) - Le bilan de l'épidémie de coronavirus est passé dimanche en Chine continentale à 811 morts et 37.198 cas de contamination, dépassant celui de l'épidémie du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui était apparue dans le pays et s'était propagée à travers le monde en 2002-2003 faisant 774 morts.

Dans la seule province de Hubei, épicentre de l'épidémie qui a démarré en décembre sur un marché de la ville de Wuhan, le nombre de décès a augmenté de 81 samedi, faisant grimper le bilan total à 780 morts, ont annoncé dimanche les autorités régionales de santé sur leur site internet.

Au-delà de la Chine, l'épidémie continue de se propager dans le reste du monde où quelque 330 cas de contamination ont été recensés, répartis dans 27 pays et régions. Pour l'heure, seuls deux cas mortels du coronavirus 2019-nCoV ont été signalés hors de la Chine continentale, à Hong Kong et aux Philippines.

Un Américain âgé de 60 ans infecté par le virus et un Japonais d'une soixante d'années sont par ailleurs morts à Wuhan.

En France, cinq nouveaux cas ont été signalés dans une station de ski de Haute-Savoie où une centaine de tests devaient être effectués sur les familles, les enfants et les personnes susceptibles d'avoir été "en contact" avec les patients britanniques.

D'autres cas ont été ces dernières 48 heures signalés dans d'autres pays comme la Grande-Bretagne et l'Espagne où ont été respectivement annoncées dimanche une quatrième personne et une deuxième personne contaminées.

Trois cas de contamination supplémentaires ont été par ailleurs confirmés par les autorités japonaises parmi les passagers d'un navire de croisière placé en quarantaine au large de Yokohama depuis le début de la semaine - portant à 64 le nombre de personnes infectées sur le bateau

EXPERTS DE L'OMS ATTENDUS LUNDI OU MARDI

Face à la propagation du virus, les agences internationales s'activent et les échanges diplomatiques se multiplient. A Genève, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le départ pour la Chine, lundi ou mardi, d'une équipe d'experts chargés d'enquêter sur le coronavirus.

Les Etats-Unis ont quant à eux annoncé l'envoi d'aide médicale à la Chine quelques heures après un entretien entre Donald Trump et Xi Jinping durant lequel le président chinois a assuré à son homologue américain que Pékin faisait tout son possible pour venir à bout de l'épidémie.

L'enjeu est de taille pour Pékin, confronté à un début de polémique après la mort vendredi d'un médecin, qui avait alerté très tôt des risques d'une épidémie mais s'était fait réprimander par les autorités chinoises pour diffusion d'informations "illégales et fausses".

Son décès a provoqué un émoi dans le pays, notamment sur le réseau social Weibo, où le souvenir du Sras et de la façon dont Pékin avait alors tenté de dissimuler l'épidémie a ressurgi ces derniers jours.

Lundi, malgré la fin des vacances du Nouvel an - qui avaient été prolongées pour éviter la propagation du virus avec le retour massif des vacanciers vers les villes,-, de nombreuses entreprises devraient rester fermées et les cadres devraient opter pour le télétravail.

Foyer de l'épidémie, la métropole de Wuhan reste quant à elle placée en confinement de même que plusieurs communes voisines, prenant des allures de villes fantômes. (Bureaux de Pékin et Shanghaï, version française Arthur Connan et Marine Pennetier)