Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole remontaient mardi sans entrain en cours d'échanges européens alors que les investisseurs s'inquiétaient à la fois du risque que le conflit commercial sino-américain fait peser sur la demande et des tensions au Moyen-Orient qui menacent l'offre.

Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 72,16 dollars à Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril américain de WTI pour le contrat de juin, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 35 cents à 63,45 dollars.

Les cours effaçaient tout juste leurs faibles pertes de la veille.

"Les prix ont tenté une hausse lundi, entre la volonté de l'Opep+ de maîtriser sa production et la montée des tensions du côté de l'Iran, mais ils sont retombés avec le reste du marché en raison du conflit commercial sino-américain", ont expliqué les analystes de JBC Energy.

Même si Washington a accordé lundi un délai au groupe chinois des télécoms Huawei, après lui avoir infligé des restrictions lourdes, le durcissement du ton des échanges entre les Etats-Unis et la Chine fait craindre une aggravation du conflit commercial aux investisseurs, ce qui pourrait peser sur la demande d'or noir.

"En même temps, les Etats-Unis avancent main dans la main avec l'Arabie saoudite dans leur guerre de mots contre l'Iran", a souligné Tamas Varga, analyste chez PVM.

Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a répondu lundi aux menaces de Donald Trump en affirmant que les "railleries génocidaires" du président américain ne mettraient "pas fin à l'Iran".

La veille, M. Trump avait écrit sur Twitter: "si l'Iran veut se battre, ce sera la fin officielle de l'Iran. Plus jamais de menaces à l'encontre des Etats-Unis".

Selon M. Varga, il y a par ailleurs "d'autres raisons qui poussent les prix à la hausse", notamment la réunion de l'Opep+ qui s'est tenue ce week-end.

Lors d'une réunion de suivi de l'accord qui unit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et d'autres producteurs, dont la Russie, l'Arabie saoudite a défendu l'idée d'un renouvellement des baisses de production après la fin du premier semestre.

L'Opep et ses partenaires prendront leur décision lors de leur prochaine réunion plénière, prévue fin juin à Vienne mais qui pourrait être reportée à début juillet, selon des sources proches du dossier.

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