New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont légèrement reculé lundi, pris entre de nouvelles tensions entre Pékin et Washington et un regain de tension dans le Golfe après la dénonciation par Ryad et Abou Dhabi d'"actes de sabotage" contre des navires transporteurs d'or noir.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 70,23 dollars à Londres, en baisse de 39 cents par rapport à la clôture de vendredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de juin a lâché 62 cents, à 61,04 dollars.

Les cours ont d'abord progressé lundi. Tôt dans la journée, les autorités d'Arabie saoudite ont rapporté des "actes de sabotage" ayant endommagé des navires saoudiens au large des Emirats arabes unis.

Dimanche, les Emirats avaient, eux, fait état d'"actes de sabotage" contre quatre navires commerciaux de différentes nationalités, à l'est de l'émirat de Fujairah, sans identifier les auteurs mais en qualifiant l'événement de "grave".

Les deux alliés n'ont cependant pas émis d'hypothèse sur les responsables de ces actes.

Avec "la montée des tensions dans la région, alors que les Etats-Unis s'efforcent de réduire les exportations iraniennes de brut à zéro et de peser sur l'économie du pays, il y a un vrai risque pour le marché pétrolier", a prévenu Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L'Arabie saoudite et ses alliés, dont les Emirats arabes unis, ont affirmé leur volonté d'augmenter leur production si le marché souffrait d'un déficit de l'offre en raison des sanctions américaines, promesse qui avait attisé la colère de Téhéran.

Mais un autre foyer de tension a pris le dessus en cours de séance, celui-là davantage lié à la guerre commerciale entre Pékin et Washington.

La Chine a annoncé lundi qu'elle allait augmenter ses droits de douane sur des produits américains représentant 60 milliards de dollars d'importations annuelles, en représailles à des mesures similaires de Donald Trump décidées quelques jours plus tôt.

Ce conflit entre les deux premières économies mondiales fait craindre un coup de frein de la croissance mondiale et donc de la demande en pétrole, d'où le recul des cours, bien que celui-ci a été bien moins important que la baisse observée sur les indices boursiers à Wall Street lundi.

"Le marché chinois peut souffrir, mais la soif de pétrole de ses consommateurs reste insatiable", a affirmé Tamas Varga, analyste chez PVM.

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