New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont baissé vendredi mais sont restés en nette hausse sur la semaine, les tensions géopolitiques autour du détroit d'Ormuz inquiétant les investisseurs avant une réunion de suivi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 72,21 dollars à Londres, en baisse de 41 cents par rapport à la clôture de jeudi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de juin a reculé de 11 cents, à 62,76 dollars.

Sur la semaine, le Brent a grimpé de 2,3% et le WTI de 1,8%.

"Les courtiers ont visiblement pris quelques profits après la forte hausse qui a suivi les tensions au Moyen Orient", a affirmé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Le spécialiste a fait notamment référence à une attaque de drones revendiquée par les Houthis contre un oléoduc saoudien, Ryad accusant son rival iranien d'en être directement responsable. Téhéran n'a pas répondu à ces accusations.

La coalition sous commandement saoudien intervenant au Yémen a mené par la suite une série de raids aériens sur la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles Houthis. L'Iran de son côté a appelé vendredi la communauté internationale à agir pour empêcher de nouvelles frappes saoudiennes au Yémen, après celles qui ont tué, selon Médecins sans frontières (MSF), au moins quatre personnes.

"Une escalade des frictions au Moyen-Orient est un scénario bien connu des marchés, mais les derniers échanges entre les deux poids lourds de la région atteignent une intensité pas vue depuis longtemps", a résumé Stephen Brennock, analyste chez PVM.

Un conflit entre l'Arabie saoudite et l'Iran pourrait mettre en danger la circulation dans le détroit d'Ormuz, artère du monde de l'or noir au large de l'Iran par laquelle circule la majorité des exportations de brut saoudien.

C'est dans ce contexte que certains ministres de l'Energie des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires se réuniront ce week-end à Djeddah, en Arabie saoudite, pour discuter de leur accord de limitation de la production.

"Au niveau actuel des cours du pétrole, il n'y a pas d'incitation particulière à augmenter sensiblement la production au second semestre. La crainte semble être que les cours ne sont pas assez hauts pour ne pas risquer de plonger", a commenté Andy Lipow.

Mais toute décision devrait normalement attendre la réunion plénière qui se tiendra fin juin à Vienne, en présence de représentants de tous les pays participant à l'accord.

afp/rp