Phénomène inédit : pour la première fois en Europe les dividendes en 2020 ont baissé plus que les bénéfices par actions, observe Florian Allain, gérant chez Mandarine Gestion. Essentiellement versés au 2ème trimestre, les dividendes européens ont été touchés de plein fouet par la crise en mars 2020. Les appels à la modération venant des politiques, organisations salariales et patronales et les interdictions réglementaires sur certains secteurs (les banques en Europe, assurance dans certains pays) ont accéléré la chute des dividendes et cette inversion de ratio.

Cependant le contexte de forte reprise macro et micro laisse présager une forte reprise des dividendes en 2021 (de l'ordre de +20%) et la poursuite de la hausse l'année suivante permettant un retour au niveau de versement d'avant crise en 2022.

La plupart des entreprises cotés ont déjà rehaussé leur dividende ou annoncé leur intention de le faire. Ça devrait être le cas de deux tiers des entreprises européennes en 2021.

Évidemment, les hausses varient en fonction de la dynamique bénéficiaire en cours dans chaque secteur et de l'ampleur de la coupe du dividende précédente, souligne le gérant.

Florian Allain note toutefois de rares exceptions dans les secteurs où la crise a accéléré des tendances négatives déjà perceptibles avant 2020 comme l'immobilier de bureau avec la généralisation du télétravail ou les centres commerciaux avec le développement des ventes en ligne. Unibail-rodamco, pour ne citer que lui, a annoncé couper ses dividendes jusqu'en 2024.