par Noel Randewich

NEW YORK, 24 juin (Reuters) - Un compartiment des télécommunications entièrement rénové où figureront la plupart des valeurs dites FANG pourrait s'attirer les faveurs de Wall Street à l'occasion de ses débuts en septembre grâce aux multiples fusions et acquisitions dans le secteur des médias.

Les télécoms, longtemps considérées comme le parent pauvre de l'investisseur friand de dividendes, seront rebaptisées communications au sens large et accueilleront, entre autres, des poids lourds tels que Facebook, Netflix et Alphabet, propriétaire de Google, trois des quatre FANG.

Amazon.com, le quatrième FANG, restera dans le secteur des biens de consommation non essentiels, en représentant le tiers à lui tout seul.

Cette transhumance s'inscrit dans le plus profond remodelage qu'ait connu le Global Industry Classification Standard (GICS) depuis sa création en 1999.

Ce seront au total 14 des 500 sociétés de l'indice S&P-500 qui seront transférées du secteur des biens de consommation non essentiels vers les communications, lesquelles accueilleront en outre cinq sociétés transfuges du segment high tech, ainsi que Walt Disney et Comcast et d'autres entreprises des divertissements et des médias qui n'ont de cesse de se regrouper pour mieux affronter la concurrence de nouveaux venus tels que Netflix et Alphabet, producteurs de contenus vendus en direct au consommateur.

Le feu vert donné par la justice américaine à l'acquisition de Time Warner par AT&T ce mois-ci a ouvert les vannes à ce mouvement de consolidation.

Le lendemain même, Comcast proposait de racheter moyennant 65 milliards de dollars (55 milliards d'euros) les actifs que Twenty-First Century Fox avait déjà accepté de céder à Walt Disney en décembre.

"De tous les secteurs ce sera le plus dynamique", prédit Jack Ablin (Cresset Wealth Advisors). "Ca va beaucoup traiter dans les mois qui viennent et le réveil sera rude pour celui qui n'a pas réussi à prendre le train en marche".

GICS, qui classe les entreprises au sein de 11 grands secteurs et plusieurs sous-secteurs, est suivi de près par les analystes sectoriels et les investisseurs.

Devançant l'appel, State Street Global Advisors a lancé mardi le fonds Communication Services Select Sector SPDR, qui s'appuie sur la future configuration du secteur en question, dont le PER sera de 19, soit pratiquement le double de son PER actuel, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le bénéfice de ce secteur remanié est attendu en hausse de 23% au quatrième trimestre 2018 au lieu de 12% dans sa configuration actuelle.

Sur les cinq dernières années, les télécoms ont dégagé un rendement de 16%, dividendes inclus. Dans leur nouvelle mouture, ce rendement est de 110%, plus que les 85% du S&P-500, estime Patrick Palfrey, stratège actions de Crédit Suisse.

Même si la vague de fusions et acquisitions et les spéculations l'entourant s'atténuent avant que les changements du GICS n'entrent en vigueur, l'incorporation de trois des quatre FANG et d'autres grosses valeurs venues de la high tech rendra le secteur des communications attrayant, observe Michael James (Wedbush Securities). "L'intérêt pour le secteur et pour telle ou telle valeur en particulier ne s'évaporera pas", prédit-il.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)