BERLIN, 18 septembre (Reuters) - Les Allemands se rendent aux urnes dimanche pour les élections législatives fédérales, à l'occasion desquelles la chancelière Angela Merkel brigue un quatrième mandat consécutif.

Voici un résumé du fonctionnement du scrutin:

DEUX BULLETINS

Le mode de scrutin allemand est un système mixte : les électeurs reçoivent deux bulletins.

Le premier bulletin permet d'élire une première moitié de la jauge théorique du Bundestag - soit 299 élus sur 598 - au mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour. Ce vote se déroule par circonscription.

Le deuxième bulletin porte sur le choix d'un parti au niveau national, au scrutin de liste proportionnel. C'est ce dernier qui détermine le nombre de sièges attribués aux formations politiques au sein du Bundestag, la chambre basse du Parlement.

Par exemple, le nom d'Angela Merkel ne figure que dans sa circonscription de Stralsund-Rügen, où elle a été élue députée sept fois d'affilée. La candidate de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) est invaincue depuis la réunification en 1990.

PARTAGE DES VOIX

Parfois, les électeurs partagent leurs voix afin d'aider la coalition qu'ils soutiennent.

Le plus souvent, ils vont donner leur premier vote à un candidat des deux principaux partis - la CDU et son alliée bavaroise la CSU ou les sociaux-démocrates du SPD - et le second à un petit parti comme les libéraux-démocrates (FDP), les Verts, la Gauche (Die Linke) ou l'extrême-droite (AfD).

Les sympathisants des petits partis n'ont aucun intérêt à donner leur premier bulletin à leur formation car le scrutin majoritaire à un tour favorise les grands partis.

SIÈGES SUPPLÉMENTAIRES

Au Bundestag, 299 sièges sont attribués aux vainqueurs du vote par circonscription, et 299 sont attribués en fonction de la force relative de chaque parti au niveau national.

Il peut cependant arriver que dans un Land donné, un parti obtienne un nombre de mandats directs supérieur au nombre de sièges que le deuxième vote lui a attribué à la proportionnelle. Il bénéficie alors de sièges supplémentaires.

Le nombre de sièges supplémentaires a grimpé lors des récentes élections car les deux principales forces politiques, CDU-CSU et SPD, remportent presque tous les sièges directs mais n'en reçoivent qu'une poignée dans le second vote.

Une nouvelle loi accorde également des sièges aux petits partis pour compenser les sièges supplémentaires obtenus par les grands partis.

Ces dispositifs ont fait passer le Bundestag de 598 sièges à 631.

SEUIL DE 5% DES VOIX

Les partis qui n'arrivent pas à obtenir plus de 5% des voix sur le plan national ou qui ne remportent pas au moins trois mandats avec les premières voix n'entrent pas au Bundestag.

Les sièges accordés aux autres partis sont recalculés proportionnellement, ce qui a des conséquences sur la formation d'une coalition.

En 2013, le FDP et l'AfD n'avaient pas atteint le seuil de 5%. Leurs voix ont été attribuées proportionnellement aux autres partis, ce qui a failli permettre au bloc conservateur d'Angela Merkel de gouverner seul alors qu'il n'avait obtenu que 41,5% des voix.

Pour l'élection de dimanche, six partis devraient entrer au Bundestag, soit deux de plus qu'aujourd'hui. Cela signifie que pour avoir une majorité stable, la prochaine coalition gouvernementale devra au moins réunir 47% voire 48% des suffrages. (Michael Nienaber; Arthur Connan pour le service français)