BERLIN, 21 juillet (Reuters) - Une attaque contre les centres de demandeurs d'asile est enregistrée pratiquement chaque jour depuis le début de l'année en Allemagne, où le nombre de réfugiés fuyant la violence et les conflits est en forte hausse.

Le nombre d'incendies volontaires ou d'attaques contre les foyers de réfugiés s'élève à 150 pour les six premiers mois de l'année, soit presque le total de l'année 2014, qui était de 170, selon les chiffres publiés mardi par le ministère de l'Intérieur.

"Je ressens de la honte pour cette haine des étrangers qui se manifeste dans les rues d'Allemagne", a dit le ministre de la Justice Heiko Maas dans les colonnes du quotidien Bild.

Ce membre du Parti social-démocrate (SPD) a déclaré toutefois constater également, au-delà des "peurs irrationnelles", une forte compassion de la population allemande pour le sort des réfugiés.

Dans un sondage publié en avril, 50% des Allemands souhaitaient que leur pays accueille davantage de réfugiés.

Durant les années de bouleversement économique qui ont suivi l'unification en 1990, l'Allemagne a été confrontée à une vague de violences racistes qui a coûté la vie à 186 étrangers.

Aujourd'hui, les critiques dénoncent l'incapacité du gouvernement d'Angela Merkel à agir de manière décisive contre les violences, et à encourager indirectement ces attaques par son inaction voire des propos populistes contre les étrangers abusant de la politique d'asile.

Le nombre de demandeurs d'asile s'est élevé à environ 200.000 l'an dernier en Allemagne, et l'on s'attend à ce qu'il double cette année. La majorité des 85.394 demandeurs d'asile recensés au premier trimestre venaient du Kosovo, de Syrie, de Serbie, d'Albanie, d'Irak et d'Afghanistan.

(Erik Kirschbaum; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)