Si 2021 a été un " grand cru " pour les champions du luxe, le secteur s'est révélé ultra résistant en 2022 dans un environnement très chahuté : inflation, guerre en Ukraine, faible croissance en Chine en raison des restrictions sanitaires liées à la politique " zéro Covid ".

Le luxe, secteur extrêmement résistant
L'activité est portée par une clientèle qui n'est pas touchée par l'inflation et aussi par un dollar fort. Les marques peuvent donc accroître les prix et amortir ainsi l'inflation des couts des matières premières et de production. Au final, les grands groupes ont affiché d'excellents résultats au troisième trimestre 2022, supérieurs aux attentes des analystes. Kering a publié plus de 5 milliards d'euros de ventes sur la période, soit un bond de 23% comparé à la même période en 2021.
Les ventes d'Hermès ont, elles, progressé de 32,5% sur un an, pour s'établir à 3,14 milliards d'euros, grâce à la baisse de l'euro face au dollar. Le groupe LVMH (qui détient entre autres Louis Vuitton, Dior, Sephora, Bulgari et Tiffany), a enregistré un chiffre d'affaires trimestriel de 19,76 milliards d'euros, soit une croissance organique de 19% sur un an.
Par ailleurs, les acteurs affichent leur confiance dans leur capacité à pouvoir pratiquer des hausses de prix.
Boom du marché pour encore plusieurs années
Selon le cabinet Bain & Company, le marché mondial du luxe (mode, voitures, hôtellerie, vins et spiritueux, croisières...) aura enregistré en 2022 un bond de 21% de ses ventes, à 1 384 milliards d'euros. Le segment des produits personnels de luxe (bijoux, vêtements, montres, maroquinerie...) devrait progresser de 22% et à nouveau croître de 3% à 8% en 2023 malgré le ralentissement économique attendu. La croissance devrait se poursuivre les années suivantes, avec une hausse qui devrait atteindre 60 % d'ici 2030 ! Selon Bain, la dépense des Américains en Europe a plus que doublé entre 2019 et 2022. Cette évolution s'explique en grande partie par un dollar fort. Le marché chinois est en revanche en berne en raison de la politique " zéro Covid " et des confinements stricts.