BRUXELLES, 18 septembre (Reuters) - L'Union européenne est prête à améliorer ses propositions pour mettre en place la clause de sauvegarde ("backstop") visant à empêcher le rétablissement d'une frontière sur l'île d'Irlande après le Brexit, a déclaré mardi Michel Barnier.

"Nous sommes prêts à améliorer cette proposition", a dit le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit après avoir informé les ministres européens de l'état des discussions, à la veille de l'ouverture d'un Conseil européen informel à Salzbourg.

"La plupart des contrôles peuvent avoir lieu loin de la frontière, dans les locaux des entreprises", a expliqué Michel Barnier au sujet de ces contrôles douaniers et réglementaires sur les marchandises qui transiteront de la Grande-Bretagne à l'Irlande du Nord après la sortie du Royaume-Uni.

D'après un accord de principe conclu en décembre dernier, Londres et Bruxelles se sont mis d'accord pour empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

Mais l'UE ne veut pas que l'Irlande du Nord soit utilisée par les Britanniques pour écouler leurs marchandises sans contrôles et pour profiter des avantages du marché unique sans ses inconvénients.

Le gouvernement de Theresa May exclut quant à lui toute "frontière" entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord.

Michel Barnier a expliqué qu'il étudiait tous les moyens permettant à l'UE de s'assurer que les Britanniques ne tricheront pas grâce au statut dérogatoire nord-irlandais. Il a déclaré qu'il s'agissait avant tout d'une politique d'assurance et répété qu'il souhaitait avant tout "dédramatiser" les conséquences du retrait britannique de l'UE, qui prendra effet le 29 mars 2019 à 23h00 GMT.

Il a toutefois souligné que le "backstop" devrait être "légalement opérationnel" et estimé que le Conseil européen des 18 et 19 octobre serait un "moment de vérité" pour savoir si un accord sur la sortie du Royaume-Uni est envisageable ou non d'ici la fin mars.

"C'est alors que nous verrons si l'accord que nous espérons est à notre portée", a conclu Michel Barnier. (Alastair MacDonald, Gabriela Baczynska Jean-Stéphane Brosse pour le service français)