Montréal (awp/afp) - Le géant canadien des télécommunications Rogers a annoncé lundi qu'il avait conclu une entente pour racheter son rival Shaw dans une transaction évaluée à 26 milliards de dollars canadiens, créant un nouveau poids-lourd face à Bell et Telus.

Rogers communications paiera 40,50 dollars en espèces pour les actions de son concurrent, pour un montant total de 20 milliards de dollars, a-t-elle annoncé dans un communiqué. Ce montant est supérieur de 70% au court récent du titre, précise le canadien dans un communiqué commun avec son rival.

Rogers, basé à Toronto et jusqu'à présent troisième plus gros acteur du secteur au Canada, assumera également la dette de 6 milliards de dollars de sa rivale, portant le montant total de l'opération à environ 26 milliards de dollars.

Une fois réunies, les deux sociétés, créées dans les années 60 par deux dynasties, estiment qu'elles auront "les atouts et les capacités" pour accélérer le déploiement de la technologie 5G face aux deux leaders des télécoms au Canada, Bell et Telus.

Cette annonce surprise intervient quelques mois après l'échec de la tentative de rachat du groupe canadien Cogeco par Rogers et Altice USA, filiale de l'empire des médias et télécoms du magnat français Patrick Drahi.

Cette transaction aurait permis à Rogers d'acquérir une entreprise dont les activités sont concentrées au Québec, où elle est moins présente. Mais la famille Audet, qui contrôle Cogeco, a opposé un refus catégorique à cette offre.

A l'ouverture de la Bourse de Toronto lundi matin, l'action de Rogers progressait de 3,6% peu avant 10h00 locales (14h00 GMT) après avoir gagné près de 6% au début des échanges, alors que celle de Shaw bondissait de plus de 40%.

Dans le cadre de cet accord, Rogers prévoit ainsi d'investir 2,5 milliards de dollars dans le réseau 5G de l'ouest du Canada et de créer jusqu'à 3.000 emplois, ajoute le communiqué.

La société évalue par ailleurs à un milliard de dollars les économies permises par les synergies qu'entraînera ce rachat, deux ans après sa finalisation.

La transaction doit encore être approuvée par les actionnaires et les autorités règlementaires. Elle a reçu le feu vert de la famille Shaw, selon Rogers.

afp/al