PESHAWAR, 1er janvier (Reuters) - Deux ailes rivales du mouvement taliban ont conclu un cessez-le feu, ont annoncé vendredi leurs représentants, mais le statut du mollah Akhtar Mansour, chef contesté de l'organisation, continue à susciter des tensions.

Il aurait été blessé le mois dernier dans une fusillade et n'a pas été vu depuis.

Le mouvement est en proie aux dissensions depuis l'annonce en juillet de la mort du mollah Omar, son guide suprême, survenue deux ans plus tôt, ce qui ne l'a pas empêché de gagner du terrain en 2015 et d'infliger de lourdes pertes aux forces afghanes.

Des délégués d'un groupe dissident dirigé par le mollah Mohammad Rasool Akhund qui se fait appeler l'ulema et conteste l'autorité de Mansour ont rencontré vendredi des dirigeants de la milice installés à l'étranger dans un endroit tenu secret, selon des représentants des deux camps.

"Nous avons convenu d'un cessez-le-feu et d'un échange de prisonniers mais l'ulema n'a pas pu voir Mansour", a déclaré à Reuter le mollah Abdul Manan Niazi, adjoint de Rasool, interrogé par téléphone.

La délégation, a-t-il poursuivi, n'a pu voir que son second, Haibatullah Akhund. Il les a, selon lui, informés que Mansour ne rencontrait plus personne par mesure de sécurité.

"Comme beaucoup de gens, nous croyons que le mollah Mansour est mort, c'est pourquoi son adjoint, le cheikh Haibatullah, refuse de laisser l'ulema le voir", a ajouté Niazi.

Ces tensions coïncident avec une tentative de relance des pourparlers entre Kaboul et les taliban, qui ont été interrompus en juillet après l'annonce de la mort du mollah Omar.

Des responsables afghans, pakistanais, américains et chinois doivent se retrouver au Pakistan le 11 janvier pour jeter les bases du processus de paix. (Jibran Ahmad, Jean-Philippe Lefief pour le service français)