Pékin (awp/afp) - L'inflation en Chine a encore nettement décéléré en novembre, passant sous la barre des 2% sur un an, soit nettement moins que la plupart des pays développés, selon des chiffres officiels publiés vendredi.

De leur côté, les prix à la sortie des usines ont poursuivi leur chute, signe d'une faible demande et de marges réduites pour les entreprises.

Ces indicateurs peu encourageants pour l'économie s'expliquent par les foyers de Covid-19 ces dernières semaines en Chine et par les restrictions sanitaires ayant nui à l'activité et à la consommation.

L'indice des prix à la consommation (CPI), principale jauge de l'inflation, s'est inscrit en hausse de seulement 1,6% sur un an en novembre, contre 2,1% un mois plus tôt, selon le Bureau national des statistiques (BNS).

A titre de comparaison, l'inflation était en France de +6,2% en novembre sur un an. En octobre, elle était de +7,7% aux Etats-Unis.

Les prix de l'alimentaire en Chine ont grimpé de façon modérée en novembre (+3,7% sur un an), avec toutefois une nette hausse de la viande de porc (+34,4%), la plus consommée dans le pays, mais une baisse des légumes frais (-21,2%).

L'essence a quant à elle connu une hausse sensible (+11,4% sur un an).

"En novembre, sous l'action conjuguée des foyers épidémiques en Chine, de facteurs saisonniers et d'une base de comparaison plus élevée à la même période de l'an dernier (...) l'augmentation du CPI s'est tassée", a indiqué Dong Lijuan, une statisticienne du BNS.

Depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février, la Chine est relativement épargnée par la flambée mondiale des prix dans l'alimentaire. Mais les autorités gardent un oeil attentif sur les cours du porc pour éviter tout mécontentement populaire.

De leur côté, les prix à la production se sont encore contractés en novembre, en raison d'une faible demande liée aux restrictions sanitaires.

L'indice PPI, qui mesure le coût des marchandises sorties d'usine, s'est affiché à -1,3% sur un an, comme en octobre.

La Chine a significativement allégé cette semaine sa stricte politique sanitaire anti-Covid.

En novembre, les dépistages continuaient d'être quasi quotidiens pour la population, avec des quarantaines obligatoires pour les personnes testées positives et des confinements dès l'apparition de cas.

Ces mesures constituent un frein à l'activité et à la consommation.

La Chine a fixé pour cette année un objectif de croissance d'environ 5,5%, que nombre d'économistes jugent désormais irréaliste.

afp/lk