Les actions européennes ont perdu environ 11% en 2021, soit leur second plus mauvais début d'année depuis 2008. La baisse survient en dépit d'une saison de publication des résultats du premier trimestre optimiste, qui devrait se traduire par un bond de 41,5% des bénéfices, selon les données Refinitiv. Si l'on exclut le secteur de l'énergie, les bénéfices devraient augmenter de 22,4%.

Le parcours du STOXX en début d'année

Mais les perspectives restent incertaines, car des vents contraires sont en train de monter. La guerre en Ukraine, l'inflation persistante et le risque accru de récession sont autant de facteurs qui ajoutent à ce contexte incertain, selon Stéphane Ekolo, stratégiste actions mondiales chez Tradition. "Nous restons méfiants à l'égard des actions compte tenu du contexte géopolitique et macroéconomique très difficile, auquel s'ajoute un risque de pressions sur les marges", a-t-il expliqué, en anticipant une baisse de l'indice STOXX 600 d'environ 50 points à 380 d'ici la fin de l'année.

Une BCE agressive

L'un des principaux risques cité par les personnes interrogées est la vitesse à laquelle les banques centrales, y compris la Banque centrale européenne (BCE), devraient resserrer leur politique tout au long de l'année pour contenir l'inflation. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré mardi qu'elle voyait le taux de dépôt de la BCE à zéro ou "légèrement supérieur" d'ici la fin septembre, ce qui implique une augmentation d'au moins 50 points de base par rapport à son niveau actuel. Les marchés monétaires tablent sur une hausse de plus de 100 points de base des taux d'intérêt de la BCE d'ici la fin de l'année.

"La BCE adopte une politique monétaire agressive, en particulier lorsqu'un ralentissement de la croissance est attendu, ce qui aura un impact négatif sur la région", a déclaré Philipp Lisibach, chef de la stratégie mondiale au Credit Suisse, qui a également souligné que la hausse prolongée des prix de l'énergie, un débordement ou une escalade du conflit en Ukraine et un euro plus fort constituaient les principaux risques pour les perspectives des actions de la zone euro.

La BCE a relevé ses taux d'intérêt pour la dernière fois en 2011 et son taux de dépôt est en territoire négatif depuis 2014.

Parmi les indices de référence nationaux, le DAX allemand est vu à 14 000 points en fin d'année, contre 13 920 points actuellement, selon le sondage. Le FTSE 100 britannique pourrait s'inscrire à 7 494 points (vs 7484) et le CAC 40 à 6 400 points (vs 6253).