On attaque donc la semaine couperet de la fin de l'année. Vous noterez qu'il reste quand même pas mal de séances boursières jusqu'à la Saint-Sylvestre, puisque la personne qui dessine les calendriers a décidé de nous caler Noël pendant le weekend. Pareil pour le nouvel an, auront déjà conclu par eux-mêmes les esprits les plus affûtés. Il n'empêche, cette 50e semaine de l'année est à cercler de rouge ou à marquer d'une pierre blanche selon votre humeur.

Il va se passer pas mal de choses dans les jours qui viennent. Si tout se déroule comme les marchés l'ont prévu, quatre grandes banques centrales vont relever leurs taux directeurs de 50 points de base. La Fed mercredi. Puis la BCE, la Banque d'Angleterre et la Banque nationale suisse jeudi. Les dernières indications laissent penser que l'inflation se modère et qu'un atterrissage économique en douceur est possible. C'est en tout cas le courant dominant. Mais un courant fragile, comme le démontrent les hésitations des indices boursiers aux Etats-Unis. Des hésitations qui sont alimentées par des statistiques qui ont du mal à toutes converger en direction d'une détente sur les prix. Disons que la majorité des données économiques pointent désormais vers un ralentissement de l'inflation, mais que quelques indicateurs divergents maintiennent le suspense et entretiennent les doutes du marché, qui ne rêve que d'une chose : que l'argent redevienne moins cher.

Autour de ces décisions de politiques monétaires, vont graviter des rendez-vous susceptibles de créer de la volatilité. L'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis en novembre mardi, avant donc la décision de la Fed. Mais aussi les ventes de détail aux Etats-Unis en novembre, publiées jeudi. Là ce sera après la décision. On aura aussi vendredi les premiers indices PMI de décembre ainsi que la dernière séance de compensation de l'année, la bien nommée "journée des quatre sorcières", qui voit les dérivés sur indices et sur actions arriver à échéance. Bref, il y aura de quoi faire.

Je poursuis ce matin avec un rapide bilan hebdomadaire et quelques éléments de contexte sur les indices cette année. Le S&P500 et le Nasdaq ont perdu environ 3,5% la semaine dernière. En France, le CAC40 a manqué la passe de dix. Après neuf semaines consécutive de gains, l'indice parisien a rendu 1%. Le Stoxx Europe 600 a lui aussi cédé un peu moins de 1%. Depuis le 1er janvier, le palmarès des principales places boursières se compose ainsi :

  • Inde : +6,5%. La Bourse de Bombay affiche un rendement annualisé moyen de 14,1% sur 10 ans, grâce au développement de l'économie indienne, puissance en devenir. L'ascension continue donc cette année, même si elle s'annonce inférieure à la moyenne.
  • Norvège, Portugal : +3%. Ces deux marchés sont dominés par les valeurs énergétiques. La Bourse de Lisbonne a aussi bénéficié de son contingent de valeurs du secteur de l'emballage.
  • Brésil : +2,5%. Le Bovespa a largement bénéficié de la présence de grosses valeurs énergétiques, des matières premières et de la banque parmi ses principales capitalisations.
  • Le Royaume-Uni (+1%) a fait mieux que tenir en dépit des remous politiques dans le pays, tandis que l'Australie, le Japon ou l'Espagne perdent moins de 5% depuis le 1er Le CAC40 français est à -6,7%.
  • En baisse, le Nasdaq 100 est toujours en queue de peloton à -29%, après l'explosion de la bulle spéculative des valeurs technologiques. Les valeurs moyennes européennes paient aussi un lourd tribut à l'année 2022, à l'image du MDAX allemand et du SMI Mid qui chutent d'environ 27%. L'indice MSCI World est à -18%, juste derrière l'indice de référence des investisseurs, le S&P500 (-17%).

On passe maintenant à quelques informations importantes glanées dans les actualités du weekend :

  • Voilà qui ne devrait pas améliorer l'image des élites européennes : la vice-présidente du parlement européen, Eva Kaili a été écrouée pour corruption en relation avec des versements effectués par le Qatar. L'information a été sortie par Le Soir et Knack, qui sont tout à fait irrespectueux de l'embargo sur les médisances à l'endroit de l'Emirat pendant la coupe du monde de football.
  • La production nucléaire dépasse 40 GW pour la 1ère fois depuis mars en France, grâce à la remise en service de plusieurs réacteurs. Ça tombe bien, il commence à faire un froid de gueux.
  • La tension monte au Kosovo, dans le nord du pays à majorité serbe.
  • La secrétaire du trésor américaine, Janet Yellen, a annoncé au cours du weekend que son pays aidera l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra". Dans un autre registre, elle voit l'inflation de réduire dans des proportions importantes aux Etats-Unis dès l'année prochaine.
  • Enfin, l'information mignonne du weekend : les employés de la BCE menacent de faire grève si l'impact de l'inflation n'est pas compensé dans leurs salaires. On ignore si ces revendications joueront dans la stratégie monétaire de la banque centrale.

La semaine démarre en baisse en Asie Pacifique. Il y a une forme de prudence qui s'installe avant les importantes échéances hebdomadaires. Le Nikkei 225 perd 0,2% au Japon, pendant que l'ASX 200 cède 0,5% en Australie. La Chine, qui avait bénéficié la semaine dernière d'un courant acheteur consécutif à la volte-face des autorités sur la politique zéro-covid, marque le pas. Hong Kong rend 1,8% et Shanghai environ 0,7%. Une fois de plus, l'Inde se démarque en grappillant quelques points, même si la séance à Bombay est loin d'être terminée. Les indicateurs avancés occidentaux sont légèrement baissiers. Le CAC40 démarre la séance en baisse de 0,5% à 6645 points. 

Les temps forts économiques du jour

Pas grand-chose à se mettre sous la dent aujourd'hui, hormis le PIB mensuel britannique. Tout l'agenda macro ici. Le Japon a annoncé ce matin des prix à la production en hausse plus élevée que prévu en novembre.

L'euro se négocie légèrement au-dessus de la barre de 1,05 USD. L'once d'or a reperdu un peu de terrain à 1787 USD. Le pétrole est proche de ses cours de vendredi matin, avec un Brent de Mer du Nord à 76,50 USD le baril et un brut léger américain WTI à 71,60 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans navigue autour de 3,56%. Le bitcoin s'échange autour de 17 200 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Accor : Jefferies passe de neutre à sousperformance en visant 21 EUR.
  • Adevinta : Citigroup passe de vendre à neutre en visant 73 NOK.
  • Ageas : Goldman Sachs reprend le suivi à la vente en visant 39,50 EUR.
  • Beiersdorf : RBC passe de sousperformance à performance sectorielle en visant 98 EUR.
  • Bystronic : Research Partners reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 575 à 625 CHF.
  • Capgemini : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 221 EUR.
  • Dalata : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 3,40 EUR.
  • Deutsche Börse : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 186 EUR.
  • EssilorLuxottica : Citigroup démarre le suivi à l'achat en visant 210 EUR.
  • InterContinental Hotels : Jefferies reste à l'achat avec un objectif réduit de 6000 à 5500 GBp.
  • John Wood : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 190 GBp.
  • L'Oréal : RBC passe de performance sectorielle à sousperformance en visant 290 EUR.
  • Melia : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 4,70 EUR.
  • MFE-Mediaforeurope : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 0,58 EUR.
  • NN Group : Goldman Sachs reprend le suivi à l'achat en visant 53,50 EUR.
  • Partners Group : J.P. Morgan reprend le suivi à neutre en visant 907,60 CHF.
  • PPHE Hotel Group : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 1300 GBp.
  • ProSiebenSat : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 11 EUR.
  • Quadient : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 23,20 à 20,10 EUR.
  • Scandic : Jefferies reste à conserver avec un objectif réduit de 45 à 39,50 SEK.
  • Whitbread : Jefferies reste à l'achat avec un objectif réduit de 3500 à 3000 GBp.
  • Ypsomed : Research Partners reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 225 à 205 CHF.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Sanofi ne déposera finalement pas d'offre de rachat pour Horizon Therapeutics. Amgen resterait seul en course avec une proposition à 116,50 USD par action.
  • Air India veut passer commande de 400 monocouloirs et 100 gros porteurs à Airbus et/ou Boeing.
  • Saint-Gobain vend sa distribution britannique pour 850 M€.
  • LVMH négocierait à la dure sa place de sponsor pour les JO de Paris 2024.
  • TotalEnergies réitère son engagement à explorer le bloc 9 au Liban en 2023.
  • Stellantis va fermer une usine Jeep aux Etats-Unis.
  • Vilmorin confirme ses objectifs annuels.
  • Atos ne prévoit pas de plan social en France, mais veut "adapter" son organisation.
  • Mediawan s'offre la société de production de Brad Pitt.
  • Le Conseil d'État ordonne à l'Arcom de revoir sa décision concernant la distribution de trois chaînes de télévision russes par l'opérateur satellitaire français Eutelsat, à la suite d'un recours de Reporters sans frontières.
  • Enertime prolonge sa ligne de financement dilutive jusque fin 2023 mais la réduit considérablement.
  • Inventiva tire 25 M€ dans le cadre de son financement avec la BEI.
  • Targetspot reçoit le feu vert de ses actionnaires pour vendre Radionomy à Azerion Tech.
  • Eagle Football devrait boucler le rachat de l'Olympique Lyonnais le 19 décembre.
  • Metavisio prolonge la période d'exclusivité avec SportsTek.
  • STMicroelectronics détache un dividende.

Dans le monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Les actionnaires de Turquoise Hill approuvent l'offre de rachat de 3,3 Mds$ de Rio Tinto.
  • Thoma Bravo confirme des discussions avancées pour racheter Coupa Software.
  • Skoda (Volkswagen) envisage de se retirer de Chine.
  • AP Moller Maersk nomme Vincent Clerc PDG.
  • Xavier Niel, actionnaire de Vodafone, exhorte le conseil d'administration du groupe télécoms à vendre des infrastructures et à se défaire de plus petits actifs non essentiels.
  • Le fondateur de Tod's abandonne son projet de retirer la société de la cote.
  • Julius Bär inscrit une nouvelle dépréciation liée à Kairos.
  • Enel boucle la vente de son activité de transmission d'électricité au Chili pour plus d'1,4 Md$.
  • Novartis rachète le principal produit en développement du laboratoire en faillite Clovis Oncology.
  • Le régulateur financier britannique inflige une amende de 12,2 M$ à Metro Bank.
  • KKR envisage une offre conjointe avec l'Italie pour le réseau Telecom Italia.
  • Roche présente des données positives pour Hemlibra et Crovalimab.
  • Best Buy et Kesko détachent un dividende.
  • Principales publications du jour : Oracle, CoupaTout l'agenda ici.

Lectures