Lausanne (awp/ats) - L'ancien journaliste Eric Hoesli a lancé l'an dernier une action civile contre 24 heures pour atteinte à la personnalité, suite à un article du 22 février 2019 sur ses liens d'affaires avec Frederik Paulsen. Selon lui, l'enquête a été menée à charge.

"J'ai ouvert une action devant la justice vaudoise suite aux articles de 24 heures de fin février 2019", a indiqué Eric Hoesli samedi à Keystone-ATS. L'ancien rédacteur en chef de l'Hebdo et du Temps, ex-directeur des publications romandes de Tamedia, confirmait une information publiée par le quotidien Le Temps.

Eléments faux

"Cette action en justice n'a aucun rapport avec mon départ de Tamedia en 2013 en raison de désaccords de fond sur la politique de la maison. C'est bien 'l'enquête' et ses articles que j'attaque", note celui qui est actuellement professeur à l'EPFL. "La procédure suit son cours, il n'y a pas d'échéance précise en vue", ajoute-t-il.

L'enquête de 24 heures consacrait quatre pages à la "galaxie Paulsen", du nom du président du groupe pharmaceutique Ferring à Saint-Prex (VD), consul général honoraire de Russie à Lausanne. Elle évoquait notamment des liens d'affaires étroits entre Eric Hoesli et le milliardaire. L'ancien journaliste estime qu'elle a gravement porté atteinte à son honneur, avec des éléments faux et présentés uniquement à charge.

Plusieurs actions

Si Eric Hoesli n'a pas évoqué publiquement cette procédure lancée au printemps 2019, Frederik Paulsen a à cette époque annoncé avoir ouvert une action contre Tamedia pour atteinte illicite à la personnalité. Il y dénonçait une campagne médiatique du groupe à son encontre suite à plus de trente articles parus dans ses titres entre juin 2018 et février 2019, dont l'enquête de 24 heures.

Pour mémoire, parmi eux figurent également les papiers du journaliste du Tages-Anzeiger Philippe Reichen, révélant les voyages en Russie du milliardaire avec des élus et personnalités romands. Organisés par Eric Hoesli, grand connaisseur de la Russie, ils avaient défrayé la chronique quant à leur prise en charge financière et posé la question des conflits d'intérêt.

Notamment dans le canton de Vaud où des élus ont demandé la lumière sur le financement des déplacements en Russie du conseiller d'Etat Pascal Broulis et de la conseillère aux Etats Géraldine Savary.

Enquête préliminaire

Après une enquête préliminaire, le Ministère public avait conclu à un non-lieu en automne 2018. La polémique et les liens étroits de la sénatrice socialiste avec M. Paulsen ont cependant conduit à la fin de sa carrière fédérale.

Pour rappel, Pascal Broulis a lui aussi porté plainte pour atteinte à la personnalité contre Tamedia suite à plusieurs articles sur sa domiciliation fiscale entre Sainte-Croix et Lausanne.