PARIS, 22 janvier (Reuters) - Euronext doit attendre le feu vert de cinq régulateurs européens sur sa sortie du périmètre du New York Stock Exchange (Nyse) avant de pouvoir détailler son projet d'introduction en Bourse, a expliqué mercredi Dominique Cerutti, le directeur général de l'opérateur des Bourses de Paris, d'Amsterdam, de Bruxelles et de Lisbonne.

L'accord des autorités de régulation britanniques, françaises, belges, néerlandaises et portugaises sur la sortie d'Euronext et la séparation de sa filiale londonienne de dérivés Liffe, est attendu d'ici février, a-t-il ajouté.

"On a besoin d'une nouvelle autorisation que l'on espère obtenir fin janvier ou en février", a déclaré Dominique Cerutti, lors d'une cérémonie de voeux.

"C'est uniquement à ce moment-là qu'Euronext, étant séparé de manière stable et 'propre', qu'on pourra entrer dans un cycle d'IPO (introduction en Bourse, NDLR)", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur l'avancée des discussions en vue de la constitution d'un noyau dur d'actionnaires d'Euronext, Dominique Cerutti a expliqué à Reuters en marge de la cérémonie que ces discussions dépendaient aussi de l'accord des régulateurs.

"On ne peut rien faire avant cela", a souligné le directeur général d'Euronext. "Nous sommes occupés à la phase 2 du grand projet. (...) La phase 2, c'est d'obtenir les accords des régulateurs pour extraire Liffe et séparer Euronext."

Alors qu'Euronext doit sortir cette année du périmètre du Nyse, racheté par IntercontinentalExchange, et qu'il prépare son introduction en Bourse d'ici l'été, le gouvernement français s'efforce de convaincre les banques et compagnies d'assurance françaises d'entrer au capital de l'opérateur boursier.

Mais, remontés contre le projet européen de taxe sur les transactions financières, les dirigeants bancaires n'entendent pas céder aux appels du pied des autorités pour former un noyau dur.

Ils y rechignent d'autant plus qu'ils s'inquiètent des risques de marginalisation de la place financière de Paris face à d'autres grandes places financières comme Londres. (voir et )

L'assureur Axa a d'ailleurs déjà indiqué qu'il ne participerait pas au tour de table d'Euronext.

Jeudi dernier, lors d'une conférence de presse organisée par l'association Paris Europlace, Séverin Cabannes, le directeur général délégué de la Société générale, a indiqué que la banque examinerait une éventuelle participation au capital d'Euronext à la lumière des projets de développement de l'opérateur boursier.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a néanmoins invité les banques et les assureurs français à participer au tour de table d'Euronext pour renforcer les infrastructures de marché. (Matthieu Protard et Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Marc Angrand)