Le Canada est en passe de connaître la pire saison de feux de forêt jamais enregistrée, avec environ 3,3 millions d'hectares brûlés depuis le début de l'année, selon les données officielles.

OÙ SE TROUVENT LES INCENDIES DE FORÊT AU CANADA ?

Les incendies de forêt ont débuté fin avril en Colombie-Britannique et en Alberta, déplaçant plus de 30 000 personnes à leur apogée et interrompant la production de pétrole et de gaz. Alors que la plupart des incendies dans les provinces de l'Ouest sont sous contrôle, ils ont ouvert de nouveaux fronts en s'étendant aux provinces de l'Est, à savoir la Nouvelle-Écosse, le Québec et l'Ontario. Le Québec est la plus grande province du Canada en termes de superficie, et l'Ontario la deuxième en termes de superficie et de population. Depuis mardi, le Québec lutte contre environ 160 incendies de forêt, qui ont provoqué le déplacement de quelque 10 000 personnes, tandis qu'un nombre similaire d'incendies brûlent en Ontario.

Les multiples incendies du Québec sont causés par la foudre.

QUEL EST L'IMPACT DES INCENDIES SUR LA QUALITÉ DE L'AIR ?

Les autorités canadiennes ont émis mercredi des avertissements plus sévères concernant la qualité de l'air dans la capitale du pays, Ottawa, et dans la capitale financière, Toronto, et ont invité les habitants à limiter leurs activités de plein air.

Environnement Canada a relevé le niveau de risque pour la qualité de l'air pour Toronto mercredi à un risque élevé, contre un risque modéré mardi, et à un risque très élevé pour Ottawa.

QUELLES SONT LES PERSPECTIVES POUR LES INCENDIES ?

Les conditions sèches devraient persister pendant des mois dans tout le Canada, bien que des pluies occasionnelles et des températures plus fraîches devraient apporter un soulagement à court terme. Selon les prévisions à long terme du Weather Network, les températures en Nouvelle-Écosse devraient être légèrement supérieures à la normale pour le reste de l'été.

DANS QUELLE MESURE LES INCENDIES DE FORÊT SONT-ILS INHABITUELS EN NOUVELLE-ÉCOSSE ?

Situé sur la côte est du Canada, le climat de la Nouvelle-Écosse est fortement influencé par l'océan Atlantique Nord, qui apporte une humidité plus élevée et des températures plus modérées que dans de nombreuses autres régions du pays. Les incendies ne sont pas rares, mais ils ont tendance à être beaucoup moins importants que ceux de l'ouest.

La région est couverte par ce que l'on appelle la "forêt acadienne", qui contient beaucoup d'arbres à feuilles larges, comme les érables à sucre, mélangés à des arbres à feuilles persistantes, comme les conifères. Les feuillus sont moins inflammables que les conifères car leurs branches et leurs feuilles sont plus éloignées du sol et leurs feuilles retiennent davantage l'humidité.

La forêt acadienne est beaucoup moins sujette aux grands incendies que les forêts de l'ouest du Canada.

QUELLE EST LA CAUSE DE CES INCENDIES ?

Le Canada atlantique a reçu de faibles chutes de neige cet hiver, suivies d'un printemps exceptionnellement sec. La capitale de la Nouvelle-Écosse, Halifax, n'a reçu que 120 millimètres de pluie entre mars et mai, soit environ un tiers de la moyenne, selon Michael Carter, météorologue au Weather Network.

Une vague de chaleur torride à la fin du mois de mai a poussé les températures à Halifax à 33 degrés Celsius (91,4 F) jeudi, soit environ 10 degrés Celsius au-dessus de la normale pour cette période de l'année.

La plupart des incendies de forêt sont considérés comme accidentellement causés par l'activité humaine.

Ellen Whitman, chercheuse au Service canadien des forêts, a déclaré qu'il est également possible que les arbres abattus par l'ouragan Fiona, qui a frappé le Canada atlantique en septembre 2022, ou tués par une infestation de ravageurs forestiers, fournissent plus de combustible que d'habitude pour les incendies de forêt, mais cette théorie nécessite des recherches plus approfondies.

QUEL EST LE RÔLE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ?

Selon M. Whitman, il est difficile de déterminer l'impact du changement climatique sur une seule saison d'incendie, mais le Canada atlantique a été beaucoup plus chaud que d'habitude et les scientifiques s'attendent à ce que les températures dans la région continuent d'augmenter dans les années à venir.

Pour les régions côtières, le changement climatique devrait apporter plus de pluie, ce qui devrait réduire le risque d'incendies de forêt, mais une atmosphère plus chaude est plus efficace pour extraire l'humidité des sols, un facteur qui augmente le risque d'incendie.

Les incendies de printemps généralisés à l'ensemble du Canada sont également inhabituels, et les recherches montrent que les saisons des incendies s'allongent dans toute l'Amérique du Nord.