Pour résoudre l'éternel dilemme, renforcé dans un environnement de taux bas, entre la recherche de rendement et la gestion de l'exposition au risque, de nombreux investisseurs obligataires sont tentés d’augmenter leur exposition au risque de crédit tout en réduisant la duration pour plus de sécurité. Pourtant, met en garde Charles McKenzie, Directeur des investissements obligataires de Fidelity International, "il faut éviter de céder à la tentation de trop réduire la duration, car celle-ci joue encore un rôle très important au sein d’un portefeuille équilibré".

Pour le gérant, la réduction de la duration a deux effets pervers. D'abord, elle conduit à renoncer à une source de rendement importante car les obligations à maturité plus longue présentent généralement un rendement plus élevé. Ensuite, l'investisseur risque de se priver de la diversification offerte par la classe d'actifs obligataire par rapport aux actions. "Une duration plus courte a tendance à accroître la corrélation entre les composantes actions et obligations d'un portefeuille", souligne Charles McKenzie, Directeur des investissements obligataires de Fidelity International.

À la place, Charles McKenzie recommande trois manières de gérer autrement la duration. D'abord, les investisseurs obligataires doivent garder une perspective internationale afin de profiter des différents cycles économiques à l'oeuvre dans diverses régions du monde. "Par exemple, en ce moment nous identifions des opportunités d'investissement attrayantes sur les marchés de taux d'intérêt américains et australiens, où des facteurs globaux mais également idiosyncrasiques incitent à une surexposition en duration", précise le gérant de Fidelity.

Ensuite, le gestionnaire d'actifs recommande de ne pas se limiter aux emprunts d'Etats et, enfin, il invite les investisseurs à ne pas oublier les obligations indexées sur l'inflation. "Le fait d'investir à la fois dans des actifs réels et dans les titres liés à l'inflation peut être un bon moyen de diversification dans un portefeuille obligataire. Même si l'inflation paraît toujours largement sous contrôle, et que cette situation est appelée à durer encore quelque temps, la classe d'actifs offrira une protection si l'inflation se révèle supérieure aux attentes", explique Charles McKenzie, chez Fidelity.