Block 1 : Les actualités essentielles

  • Hong Kong tend la main à l’industrie crypto

Hong Kong est en train de se positionner pour offrir un terreau fertile aux entreprises de cryptomonnaies. L'Autorité monétaire de Hong Kong a encouragé les banques à coopérer avec les clients voulant acheter des cryptomonnaies, estimant que la prudence devrait se limiter à des vérifications appropriées. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large, Hong Kong ayant récemment autorisé l'achat de cryptomonnaies par les investisseurs particuliers. Cette posture pourrait redistribuer les cartes dans l'industrie dans la cryptosphère, notamment pour les entreprises cherchant à quitter les États-Unis.

  • La FDJ accélère dans le sphère metaverse

La Française des jeux (FDJ) a annoncé le développement d'un jeu basé sur la blockchain, appelé "Ultimate Numbers", lors du salon Viva Technology de Paris. Ce jeu permettra aux utilisateurs de collectionner et de gagner des tokens non fongibles (NFTs) à travers des ligues hebdomadaires. La FDJ explorera aussi le metaverse via The Sandbox, où les joueurs peuvent localiser des "trèfles d'or" pour gagner des récompenses. Cependant, la mise en œuvre d'Ultimate Numbers dépend de l'achèvement des travaux d'encadrement législatifs actuellement en cours.

  • La SEC rallonge le délai de 120 jours pour répondre à Coinbase

La Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a demandé un délai supplémentaire de 120 jours pour répondre à une pétition de Coinbase. La société américaine avait sollicité la justice pour contraindre la SEC à répondre à une pétition déposée il y a presque un an. Bien que la SEC estime que la demande de Coinbase "n'a aucun mérite", elle prévoit de fournir une recommandation concernant la réglementation que devrait suivre Coinbase pour se conformer aux attentes du régulateur. Jusqu’à présent la SEC a affirmé que, tant que la loi n'est pas modifiée, elle doit appliquer les règles existantes, ce qui, selon la SEC, justifie ses actions récentes.

  • Sam Bankman-Fried s’en sort bien avec la Justice, pour le moment…

L'ancien PDG de l'exchange de cryptomonnaies FTX, Sam Bankman-Fried, a réussi à obtenir le rejet provisoire de six des treize chefs d'accusation portés contre lui. Il a argué que ces accusations ne respectaient pas l'accord d'extradition entre les États-Unis et les Bahamas, où il a été extradé. Un tribunal bahaméen a approuvé cette requête, ce qui signifie que Bankman-Fried ne sera jugé que sur les sept chefs d'accusation restants. Cependant, un second procès pour juger les accusations suspendues est prévu pour le premier trimestre de 2024.

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

L'ampleur de l'innovation dans un bac à sable presque non réglementé est un trait caractéristique de la métamorphose des cryptomonnaies en un secteur qui pèse aujourd'hui des milliers de milliards de dollars. En réalité, les codeurs ont eu, pendant des années, la liberté de construire des actifs numériques, parfois avec des intentions perfides, sans se soucier de la conformité réglementaire.

Mais ce statu quo est en train de changer rapidement, car la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis qualifie de plus en plus les principaux jetons de valeurs mobilières.

Né il y a plus de dix ans avec le bitcoin, le secteur des cryptomonnaies compte aujourd'hui plus de 20 000 jetons différents. Cet essor est en partie dû à la relative simplicité du lancement d'un nouveau projet de cryptomonnaie, et ce tout en étant bien aidé par l'absence d'une surveillance financière rigoureuse pour protéger les investisseurs. Tout ce dont vous avez besoin, c'est d'une poignée d'individus doués avec la technologie et capables de créer un jeton, ainsi que d'un peu, parfois beaucoup, de publicité pour faire propulser votre jeton, et voilà. Imaginez si ChatGPT existait déjà en 2017, lorsque les ICO (Initial Coin Offering), ou les vente privées de jetons au public, pullulaient dans la cryptosphère…

Jusqu'à récemment, les jetons ont été relativement épargnés par les controverses. Le principal changement a été effectué à la suite de la répression par la SEC envers les projets crypto lançant des ICO en 2017, ce qui impliquait notamment la vente de grandes quantités de jetons sans garanties pour les investisseurs. Depuis, les développeurs de blockchain ont modifié leurs stratégies.

Aujourd'hui, les émetteurs de jetons introduisent généralement leurs actifs dans le cadre de tours de tables privés destinés à des investisseurs sélectionnés, ou par le biais d'accords méticuleusement organisés avec des sociétés de capital-risque auxquelles il est interdit de se délester immédiatement des avoirs. Mais aux yeux de la SEC, cela n’est pas suffisant pour protéger les investisseurs.

Les projecteurs du gendarme boursier américain sont désormais braqués sur dix-neuf altcoins, dont le SOL de Solana, l'ADA de Cardano et le MATIC de Polygon, qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires contre les plateformes Binance et Coinbase au début du mois.

La réaction du marché a été rapide et sévère. L'indice CryptoQuant qui suit ces jetons a chuté d'environ 23 % depuis que les premières poursuites ont fait surface sur le web le 5 juin, ce qui correspond à une valeur de marché évaporée d'environ 23 milliards de dollars sur la base des prix d'avant la chute.

Coup dur pour les altcoins
Bloomberg

Alors pourquoi ces 19 jetons sont-ils dans le collimateur de la SEC me direz-vous ? Et bien, au cœur de l'action en justice de la SEC se trouve le test Howey, conçu en 1946. Ce test, qui a été nommé dans l'affaire judiciaire historique "SEC contre WJ Howey Co.", détermine si un investissement est considéré comme un « titre »

Il comprend quatre critères clés : un investissement d'argent (1), dans une entreprise commune (2), avec une attente de profit (3), provenant principalement des efforts des autres (4). Et après l’examen du gendarme boursier américain, ces 19 jetons rentrent dans ces quatre critères. 

En réalité, si les altcoins doivent être enregistrés en tant que “titre”, comme le préconise la SEC, cela impliquerait des dépenses importantes et une documentation détaillée avant la vente d'un seul jeton par les développeurs. Ils devraient aussi trouver une plateforme de cryptomonnaies autorisée à coter un titre, ce qui n'est pas le cas de toutes les plateformes, loin de là. Autrement dit, dans ce cadre, beaucoup de devises numériques n’auraient pas vu le jour.

Toutefois, cela ne signifie pas la fin des cryptomonnaies. 

Typiquement, le bitcoin est aujourd’hui considéré même par la SEC comme une marchandise, et non pas comme un titre, étant donné que le BTC est interchangeable, ce qui signifie que chaque pièce est identique. Mais aussi car le prix du BTC est déterminé par l'offre et la demande et n'est pas dépendant ou influencé par un producteur ou une "entité centralisée".

D’ailleurs, la domination du bitcoin sur la valeur totale en circulation du secteur s'est progressivement accrue depuis le début de l'année, et d’autant plus ces derniers jours, en s'élevant aujourd'hui à environ 50% de tout le marché avec une valorisation de 491 milliards de dollars. 

Même si l’avenir de ces 19 jetons reste encore incertain de l’autre côté de l’Atlantique, des plateformes comme Robinhood et eToro ont déjà péché par excès de prudence en annonçant qu'ils allaient abandonner certains des 19 actifs concernés ou en les rendant inaccessibles aux clients américains. 

Block 3 : Tops & Flops

Palmarès des cryptomonnaies
(Cliquez pour agrandir)

Zonebourse

Block 4 : Lectures de la semaine

9 ans après le piratage de Mt.Gox, le gouvernement fédéral inculpe les coupables présumés (Wired, en anglais)

Le cas des dépôts bancaires tokénisés (Project Syndicate, en anglais)

La crypto peut fonctionner, mais elle ne peut pas se cacher (WSJ, en anglais)