Forex : Tour d'horizon - semaine du 22 au 26 Juillet
Par Mathieu Burbau
En attendant la FED et la BCE, les valeurs refuges conservent une certaine attractivité sur les changes, le Franc et le billet vert en tête, tandis que la devise britannique s’offre une respiration au terme d’une campagne interne au Parti conservateur teintée d’une bonne dose de populisme anti-européen.
Aux Etats-Unis, les responsables de la Réserve Fédérale ont également animé les échanges au cours des dernières séances en raison d’une communication plutôt mal maitrisée. John Williams (FED NY) a d’abord renforcé les attentes autour d’une baisse de taux d’un demi-point dès ce mois-ci en déclarant qu’il ne fallait pas « garder ses cartouches au sec » en cas de ralentissement. Dans la foulée, le vice-président de l’institution Richard Clarida a estimé qu’il ne fallait pas attendre que « la situation se détériore trop » pour agir, avant que la FED de New-York ne finisse par expliquer que les propos de son responsable ne présageaient pas d’une annonce imminente, calmant immédiatement les ardeurs des investisseurs. James Bullard (FED St-Louis), pourtant l’un des membres les plus prudents du FOMC, a par ailleurs exclu le scénario d’une baisse de 0.5% du loyer de l’argent ce mois-ci.
Sur le plan politique, un accord sur le budget entre Républicains et Démocrates écarte l’hypothèse angoissante d’un nouveau shutdown d’ici les prochaines élections présidentielles outre-Atlantique. Une nouvelle de nature à soutenir la monnaie de l’Oncle Sam.
Sur le front de la guerre commerciale, le secrétaire du Trésor américain Steven Mnuchin a parlé de « problèmes difficiles » dans les discussions menées par la Chine et les Etats-Unis. Selon le Wall Street Journal, les deux grandes puissances mondiales peinent toujours à trouver un consensus sur le cas de la société chinoise Huawei.
En Europe, les derniers indicateurs PMI illustrent une continuation du ralentissement de l’activité privée des Dix-Neuf au mois de juillet, sur fond d’un nouveau repli préoccupant du secteur manufacturier allemand.
La BCE se réunit justement cette semaine et certains observateurs anticipent une réaction de l’autorité monétaire européenne alors que les tensions commerciales et ses conséquences sur la macroéconomie du Vieux-Continent font craindre davantage de pressions sur la croissance de l’Union monétaire.
Les cambistes suivront par ailleurs la première estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre vendredi et une réunion de la Banque du Japon dans la nuit de lundi à mardi.
Graphiquement, l’Euro lâche logiquement du terrain avant la BCE et s’appuie sur un support-clé à 1.1130 USD, niveau qu’il faudra préserver ce jeudi en clôture pour espérer un rebond crédible de la monnaie unique.
A l’inverse, le Pound profite de la fin de la campagne interne au Parti conservateur britannique pour se donner un peu d’air et rallier 1.25 USD. Le cable reste néanmoins au contact de ses plus faibles niveaux depuis avril 2017 et les prochains développements liés au Brexit nous semblent trop aléatoires pour pouvoir s’engager sereinement en position sur la devise britannique.
De son côté, le Franc suisse profite toujours du climat tendu dans les échanges commerciaux. Avec un Euro sous 1.10 CHF, un plus bas depuis juillet 2017, une Banque nationale suisse qui veille au grain et les grandes banques centrales prêtes à dégainer l’artillerie pour soutenir les bourses mondiales, des achats EUR/CHF nous semblent une stratégie logique et adaptée à ce stade. Nous visons un premier objectif à 1.1243 CHF.
Enfin le Yen tarde à choisir une direction et la paire USD/JPY reste coincée entre 107.20 et 109 .20, dans l’attente d’une actualité plus riche la semaine prochaine avec les décisions de la BoJ et de la FED.