PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a abaissé mardi sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) français au premier trimestre, à 0,4% contre 0,5% attendu en décembre, en raison d'un tassement à un niveau néanmoins élevé du climat des affaires début 2018.

L'Insee a parallèlement maintenu son estimation de croissance pour le deuxième trimestre à 0,4%. L'acquis de croissance s'établirait ainsi à 1,6% à la mi-2018, contre 1,7% attendu en décembre. Le PIB de la France a crû de 2% en 2017, après 1,1% en 2016.

Dans sa dernière note de conjoncture, publiée mardi, l'Insee indique que "la progression du PIB serait notamment tirée par l'investissement des entreprises, qui cherchent à augmenter leurs capacités de production. La consommation des ménages conserverait un rythme modéré : les revenus d'activité accéléreraient mais le pouvoir d'achat marquerait ponctuellement le pas au premier trimestre, principalement du fait d'un regain d'inflation lié à l'augmentation de la fiscalité indirecte". En outre, le commerce extérieur, soutenu par la secteur aéronautique et naval, ne devrait plus peser sur la croissance à la mi-2018, précise l'Insee.

Cependant, "à court terme, ce scénario est susceptible d'être affecté par les incertitudes politiques qui subsistent de part et d'autre de l'Atlantique. Le retour éventuel de tensions inflationnistes pourrait aussi conduire à plus d'incertitude sur l'évolution de la politique monétaire américaine et la manière dont elle est accueillie par les marchés. En France, le comportement de consommation des ménages reste par ailleurs dépendant de la manière dont ces derniers anticipent l'évolution de leur pouvoir d'achat", prévient l'institut.

L'inflation sous-jacente devrait moins augmenter que prévu

Comme en décembre, l'institut anticipe une accélération de l'inflation en France à 1,6% en juin, un niveau qui n'a pas été atteint depuis octobre 2012, sous l'effet d'une augmentation des prix des produits énergétiques et du tabac. Fin 2017, l'inflation ressortait à 1,2%.

Cependant, l'inflation sous-jacente devrait être moins prononcée qu'attendu précédemment. L'Insee prévoit désormais une inflation sous-jacente à 0,8% en juin, contre 1% escompté en décembre et 0,6% réalisé fin 2017.

Sur le front de l'emploi, 129.000 emplois marchands devraient être créés au premier semestre 2018, permettant au taux de chômage de se stabiliser à 8,9% à la mi-2018, comme à la fin 2017.

-Valérie Venck, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 48 11; vvenck@agefi.fr ed: ECH