Zurich (awp) - Le groupe agroalimentaire Hero a peiné en 2023, pénalisé par les coûts de sa transformation à hauteur de 34,5 millions de francs suisses, ainsi que la force du franc.

Le chiffre d'affaires a légèrement augmenté à 1,22 milliard de francs suisses (+1,2%), a indiqué le fabricant argovien de confitures, de purées pour bébés et de conserves vendredi. La croissance organique a reculé à 10,9% contre 12,5% un an plus tôt. La différence entre cette dernière et la progression nominale des recettes est due au renforcement du franc face aux autres devises, pesant à hauteur de 9%.

La société de Lenzbourg réalise près des trois quarts de ses ventes en Europe, où elles ont crû organiquement de 7%, devant l'Amérique du Nord, où elles ont grossi de plus de 11% en monnaies locales, et les marchés émergents.

"Nos marques solides et nos positions de marché nous ont permis de mettre en place des augmentations de prix nécessaires, tandis que les coûts opérationnels sont restés sous contrôle", a souligné Karsten Boyens, chef des finances du groupe.

Par catégories de produits, les "snacks sains", qui pèsent seulement 15% des ventes, ont enregistré la croissance organique la plus forte à 27,1%. Par zones, les marchés émergents, comprenant la Turquie, l'Egypte, le Brésil et la Russie et totalisant 13% du chiffre d'affaires, ont vu cet indicateur atteindre 32,9%. Mais la dévaluation des monnaies égyptienne, turque et russe face au franc a pesé à hauteur de 37%.

En Russie, les ventes ont chuté de 20% suite à la décision de limiter l'offre à aux aliments pour bébés dits essentiels en 2022.

Décisions difficiles

En termes de rentabilité, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a progressé d'environ 11% à 94,1 millions, à mettre sur le compte de la fermeture des usines de Lenzbourg et de Götene en Suède. Voulant se concentrer sur son coeur de métier, l'entreprise a cédé ses activités sans gluten dans les pays nordiques.

Le bénéfice d'exploitation Ebit, hors effets exceptionnels, s'est amélioré de plus de 40% à 57,8 millions. Mais la restructuration a pesé sur le bénéfice, qui s'est réduit à 11,0 millions, après 26,8 millions en 2022.

Le directeur général Rob Versloot a souligné que l'entreprise a dû prendre "des décisions difficiles en 2023" mais estime qu'elles permettent "un potentiel de croissance plus élevé, des structures de coûts plus efficaces ainsi que des marges et une rentabilité accrues".

Hero estime que "l'environnement économique et géopolitique restera difficile" en 2024. Avec une activité commerciale plus ciblée, l'entreprise se dit confiante dans le fait qu'elle arrivera à générer "une croissance rentable" dans l'année en cours.

Son coeur de métier - alimentation pour bébés et jeunes enfants, confitures et pâtes à tartiner ainsi que les "snacks sains" - doivent représenter plus de 90% des ventes d'ici 2027, contre près des trois quarts actuellement. Des "acquisitions potentielles" dans ces domaines sont envisagées.

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