5 janvier (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur iranien a déclaré vendredi que des suspects impliqués dans les explosions survenues mercredi dans le sud-est du pays avaient été arrêtés.

"Les agences de renseignement compétentes de notre pays ont trouvé de très bons indices concernant les éléments impliqués dans les explosions terroristes à Kerman et une partie de ceux qui ont joué un rôle dans cet incident ont été arrêtés", a déclaré à la télévision publique le ministre Ahmad Vahidi, sans donner plus de détails.

En parallèle, la foule endeuillée a scandé "vengeance, vengeance" lors des funérailles de victimes des explosions, dans des images retransmises à la télévision d'Etat.

Près de 100 personnes ont été tuées mercredi à Kerman, dans le sud-est de l'Iran, à la suite de l'attaque, la plus meurtrière dans le pays depuis la Révolution islamique de 1979.

Selon la télévision publique iranienne, les deux explosions sont survenues avec un intervalle de quinze minutes alors qu'une foule était rassemblée dans un cimetière où est enterré Qassem Soleimani, ancien chef de la force d'élite Al Qods des Gardiens de la révolution, tué le 3 janvier 2020 dans une frappe américaine en Irak.

Les explosions se sont produites alors que les tensions régionales empirent, notamment depuis le début de la guerre que mène Israël contre le Hamas à Gaza depuis bientôt trois mois.

Jeudi, le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque. L'organisation terroriste a déclaré que deux de ses membres ont actionné des ceintures d'explosifs dans la foule, rassemblée pour la commémoration.

"Nous vous trouverons où que vous soyez", a menacé le commandant des Gardiens de la révolution, le major-général Hossein Salami, lors des funérailles dans le centre religieux Imam Ali de Kerman.

"Nos ennemis peuvent voir la puissance de l'Iran et le monde entier connaît sa force et ses capacités", a déclaré le président Ebrahim Raïssi dans un discours télévisé. "Nos forces décideront du lieu et du moment pour passer à l'action".

En 2022, l'État islamique avait revendiqué un attentat meurtrier contre un sanctuaire chiite en Iran, qui a fait 15 morts. L'organisation avait également revendiqué deux attentats à la bombe en 2017 qui ont visés le parlement iranien et la tombe du fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeini.

(Rédaction de Dubai ; version française Gaëlle Sheehan, édité par Kate Entringer)