Tokyo (awp/afp) - Les importations du Japon en valeur ont une nouvelle fois grimpé en avril sous l'effet de la baisse du yen et de la flambée du prix des matières premières, sur fond des confinements chinois et de la guerre en Ukraine.

Les importations japonaises ont bondi de 28,2% sur un an le mois dernier à 8.915,4 milliards de yens (66,3 milliards d'euros), selon des données gouvernementales publiées jeudi. Celles de pétrole, gaz et charbon ont plus que doublé (+108,9%) sur un an.

Sur la même période les exportations nippones ont progressé de 12,5% à 8.076,2 milliards de yens (60,1 milliards d'euros).

La balance commerciale japonaise est dans le rouge pour le neuvième mois consécutif, avec un déficit de 839,2 milliards de yens (6,2 milliards d'euros).

Ce déficit commercial pèse sur l'économie nippone, encourageant la Banque du Japon a maintenir sa politique monétaire ultra-accomodante à rebours des autres banques centrales, dont celle des Etats-Unis, et ces divergences pèsent à leur tour sur le yen, et ainsi sur la balance commerciale nippone.

Si la chute du yen face au dollar risque de fragiliser encore davantage la consommation des ménages, elle est par ailleurs bénéfique pour les grandes entreprises du pays, qui en plus d'être très orientées à l'export disposent souvent d'importants actifs financiers libellés en dollars.

Au-delà des effets de change, les effets économiques des confinements en Chine face au Covid-19 se sont considérablement fait ressentir en avril, faisant reculer les exportations nippones à destination de ce pays (-5,9%), tout comme les importations japonaises depuis la Chine (-5,5%).

La balance commerciale du Japon avec les Etats-Unis est restée excédentaire, et les exportations nippones vers la première puissance économique mondiale ont grimpé de 17,6% en avril. Celles vers l'Europe occidentale ont progressé de 19,8%.

"Nous nous attendons à ce que la balance commerciale reste déficitaire au deuxième trimestre", a commenté Yuki Masujima de Bloomberg Economics, estimant que "l'ampleur du déficit dépendra de la longueur des confinements en Chine et de l'évolution des prix des matières premières".

afp/jh