Buenos Aires (awp/afp) - La Banque centrale d'Argentine a relevé jeudi son taux directeur de 68 à 71% pour enrayer une chute du peso argentin, qui a quand même cédé 2,62% par rapport à la cotation de mercredi.

Alors que le dollar s'échangeait à presque 48 pesos à mi-séance, l'intervention de l'autorité monétaire à ramener du calme et à la clôture du marché des changes, le billet vert s'échangeait à 46,13 pesos.

Le gouvernement de centre-droit de Mauricio Macri a du mal à rassurer les marchés, à six mois d'une élection présidentielle très incertaine.

M. Macri brigue un second mandat, mais les sondages l'annoncent au coude à coude avec l'ex-présidente de gauche Cristina Kirchner, sa principale adversaire, malgré les scandales de corruption qui l'accablent.

"Il y a une augmentation significative de la demande de dollars de la part d'investisseurs étrangers qui optent pour la vente de leurs bons (en pesos)", a expliqué à l'AFP l'économiste Pablo Tigani.

En marge de la dévaluation du peso, le risque-pays de la banque JP Morgan s'est envolé à 950 pesos.

Le gouvernement argentin a annoncé mercredi le gel des prix des produits de base et des services publics pour tenter de limiter l'impact de l'inflation galopante qui pourrait menacer sa réélection en octobre.

Accablés par la hausse des prix de 55% sur les 12 derniers mois, de nombreux Argentins réclament un changement de politique économique.

Depuis le début de l'année, le peso a perdu 15,82% face au dollar. Pour le gouvernement, cette dévaluation stimule l'inflation qui a atteint 4,7% sur le seul mois de mars.

Sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) qui lui a octroyé en 2018 un prêt de 56 milliards de dollars sur trois ans pour sortir de la crise monétaire, le gouvernement argentin a lancé un plan de rigueur, pour réduire le déficit de l'Etat, autre facteur d'inflation.

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