POUTINE DIT À MACRON NE PAS VOULOIR DE GILETS JAUNES À MOSCOU

BORMES-LES-MIMOSAS, Var - Appelé par Emmanuel Macron à respecter les libertés fondamentales, Vladimir Poutine a répliqué lundi en expliquant ne pas vouloir de "Gilets jaunes" à Moscou à l'heure où l'opposition manifeste pour demander des élections libres au parlement municipal.

La question de la politique intérieure russe a été abordée par les deux dirigeants dès l'arrivée du président russe au Fort de Brégançon (Var) où il devait essentiellement s'entretenir avec son homologue des crises internationales, à cinq jours du sommet du G7 dont la Russie est exclue depuis 2014.

"La Russie a toute sa place dans l'Europe des valeurs", a estimé Emmanuel Macron dans ses propos liminaires devant la presse. "Nous avons pu appeler cet été à ce que la liberté de manifester, d'expression, d'opinion, de se présenter à des élections dans le cadre de tout pays au sein de ce conseil (de l'Europe) soit pleinement aussi respectée en Russie".

Plus de 2.000 manifestants ont été interpellés par la police au cours des différents rassemblements qui ont eu lieu à Moscou ces dernières semaines après l'invalidation de nombreuses candidatures au Parlement municipal par la commission électorale.

La Russie n'a plus connu de manifestations de cette ampleur depuis 2011-2013 lorsque des opposants à Vladimir Poutine étaient descendus dans les rues pour protester contre des fraudes électorales.

---

BREXIT-JOHNSON PROPOSE UNE SOLUTION DE REMPLACEMENT AU BACKSTOP LONDRES - Le Premier ministre britannique Boris Johnson a écrit au président du Conseil européen Donald Tusk pour proposer de remplacer la clause de sauvegarde (backstop) par l'engagement à mettre en oeuvre des dispositions alternatives d'ici la fin de la période de transition du Brexit.

Dans la lettre rendue publique lundi par ses services, Johnson demande une nouvelle fois l'abandon du backstop, mesure destinée à empêcher le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

Selon cette clause, qui a été acceptée par les négociateurs britanniques de Theresa May dans le cadre de l'Accord de retrait conclu en novembre, le Royaume-Uni resterait au sein de l'union douanière européenne jusqu'à ce que des dispositions de substitution soient mises en place.

Boris Johnson estime que cette clause enfreint la souveraineté de la Grande-Bretagne. Il fait valoir que l'Accord de retrait avait été rejeté à trois reprises par la Chambre des communes.

Le chef du gouvernement britannique a appelé lundi la France et l'Allemagne à trouver les moyens de parvenir à un compromis.

Boris Johnson a prévu de se rendre à Dublin début septembre pour rencontrer le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.

---

ITALIE-LA GAUCHE A EU DE "BONS" CONTACTS AVEC LE M5S

ROME - Le Parti démocrate (PD) a indiqué lundi avoir eu de "bons" contacts préliminaires avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S) dans la perspective de former une coalition après la crise politique déclenchée par le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, indique une source au sein de la formation de centre gauche.

Le M5S faisait partie de la coalition gouvernementale avec la Ligue d'extrême droite de Salvini depuis 14 mois lorsque ce dernier a décidé de dénoncer cette alliance et demandé la convocation d'élections législatives anticipées.

Salvini entend profiter de son actuelle cote de popularité pour tenter d'obtenir une majorité et diriger seul l'Italie.

Le président du Conseil Giuseppe Conte, qui n'appartient ni à la Ligue ni au M5S, doit s'exprimer mardi devant le Sénat qui a accepté la tenue d'un débat sur une motion de défiance déposée par la Ligue afin de le faire chuter.

---

OPEN ARMS: MADRID ACCUSE ROME DE "VIOLER LA LOI"

MADRID - Le gouvernement espagnol a haussé le ton lundi contre les autorités italiennes, qu'il accuse de violer le droit de la mer en refusant au navire humanitaire Open Arms la possibilité d'accoster dans l'île de Lampedusa.

"L'Italie viole la loi", a déclaré sur l'antenne de la radio Cadena Ser la vice-présidente en exercice du gouvernement espagnol, Carmen Calvo. "Nous avons passé tout le week-end à parler avec le gouvernement italien, leur demandant une réponse."

La veille, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, avait jugé "inconcevable" la décision italienne de fermer tous ses ports.

L'Open Arms est bloqué depuis plus de quinze jours à proximité immédiate de Lampedusa. Quelque 107 migrants secourus au large de la Libye se trouvent toujours à son bord, et l'ONG espagnole qui a affrété le navire réclame de pouvoir les débarquer rapidement, évoquant une situation d'urgence humanitaire.

---

PÉTROLIER IRANIEN

WASHINGTON A FAIT PART DE SA "POSITION FORTE" À LA GRÈCE

WASHINGTON - Les Etats-Unis ont fait part de leur "position forte" au gouvernement grec concernant le pétrolier iranien, qui se dirigeait lundi vers la Grèce après avoir quitté Gibraltar la veille, et que Washington accuse de transporter du pétrole à destination de la Syrie, a déclaré un responsable du département d'Etat.

Le Grace 1, rebaptisé Adrian Darya 1, a levé l'ancre au large de Gibraltar dimanche soir. Les données maritimes de Refinitiv montraient lundi que le pétrolier naviguait vers Kalamata en Grèce et devrait arriver dimanche prochain. (Full Story)

Le responsable américain a affirmé que le pétrolier iranien fournissait une assistance au corps des gardiens de la Révolution islamique, classé sur la liste noire américaine des organisations terroristes, en transportant du pétrole en Syrie.

Tout effort visant à venir en aide au pétrolier pourrait être considéré comme un soutien matériel à une organisation étrangère considérée comme terroriste par les Etats-Unis, ce qui pourrait entraîner des conséquences pénales et sur l'immigration, a-t-il ajouté.

---

SYRIE

TROIS CIVILS TUÉS DANS UN RAID CONTRE UN CONVOI TURC, SELON ANKARA

ANKARA - La Turquie a annoncé qu'un raid aérien contre un convoi militaire turc dans le nord-ouest de la Syrie a fait trois morts et douze blessés, tous des civils, alors que les troupes syriennes sont entrées dans une ville clé tenue par les insurgés.

Les frappes du gouvernement syrien ont visé le convoi alors qu'il approchait de la ligne de front, dans la province d'Idlib, selon deux membres des mouvements rebelles proturcs et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La Turquie, qui prête mains fortes à des mouvements rebelles du Nord-Ouest, est militairement présente dans la province d'Idlib en vertu d'un accord conclu avec la Russie, premier allié de Damas.

Pour la presse syrienne, qui parle d'un acte d'agression, le convoi a été dépêché pour aider les insurgés de Khan Cheikhoun, principal enjeu de l'offensive gouvernementale lancée fin avril. La ville, que les rebelles tiennent depuis 2014, a par ailleurs été le théâtre d'un bombardement au gaz sarin en 2017.

Les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés sont entrés à Khan Cheikhoun lundi soir, capturant une partie de la ville alors que les combats au sol faisaient rage, a-t-on appris de même source.

Sa reconquête provoquerait l'encerclement des dernières positions rebelles dans la province de voisine de Hama. Un poste d'observation turc pourrait en outre être menacé.

---

FRANCE

FORCE OUVRIÈRE PRÊTE À UNE GRÈVE SUR LES RETRAITES

PARIS - Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, n'exclut pas un mouvement de grève cet automne contre la réforme des retraites envisagée par le gouvernement, faisant un parallèle avec les grands mouvements sociaux de 1995.

Dans un entretien à paraître mardi dans les quotidiens régionaux du groupe Ebra, le leader syndical confirme son appel à manifester le 21 septembre, alors que la CGT a choisi pour sa part de défiler trois jours plus tard.

"Si le gouvernement ne nous entend pas sur ce dossier des retraites, il faudra mobiliser à la hauteur de l’enjeu. Une simple journée de manifestation, aussi réussie soit-elle, ne suffira sans doute pas", déclare Yves Veyrier.