L'IRAN FRAPPE LES FORCES US EN IRAK EN REPRÉSAILLES À LA MORT DE SOLEIMANI

BAGDAD/WASHINGTON - L'Iran a lancé mercredi matin une attaque de missiles en Irak contre les troupes menées par les Etats-Unis en représailles à l'assassinat vendredi du général Qassem Soleimani dans une frappe américaine, laissant craindre le déclenchement d'un vaste conflit armé dans la région.

Téhéran a lancé plus d'une dizaine de missiles balistiques depuis le territoire iranien contre au moins deux bases militaires irakiennes abritant des forces de la coalition menée par les Etats-Unis, aux alentours de 01h30 heure locale, a indiqué mardi l'armée américaine.

Les Gardiens de la révolution ont confirmé avoir tiré des roquettes contre une base en Irak pour venger la mort du général Qassem Soleimani, selon un communiqué relayé par la télévision publique iranienne. Ils préviennent que toute agression américaine contre Téhéran de la part des Etats-Unis ou de leurs alliés donnera lieu à une réponse dévastatrice.

Aucune information n'a été communiquée dans l'immédiat sur d'éventuels victimes ou dégâts.

Dans un communiqué, le porte-parole du département américain de la Défense indique que les attaques ont visé les bases d'Al Asad, dans l'ouest de l'Irak, et d'Erbil, dans le nord du pays.

Le président américain Donald Trump, qui s'était rendu sur la base aérienne d'Al Asad en décembre 2018, a été informé et suit de près la situation en consultation avec ses conseillers, a déclaré la porte-parole de la Maison blanche.

Un haut représentant iranien a déclaré mardi que Téhéran travaillait sur plusieurs scénarios pour venger la mort du général Qassem Soleimani.

Présent aux funérailles de Soleimani mardi à Kerman, dans le sud-est de l'Iran, le général Hossein Salami, commandant des Gardiens de la révolution, a prévenu que l'Iran prendrait "sa revanche, une revanche intense et décisive".

La cérémonie a été retardée de plusieurs heures par un mouvement de foule qui a fait au moins 56 morts et plus de 210 blessés, selon un représentant des services de secours cité par l'agence de presse semi-officielle Fars.

 

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LES AVOCATS DE GHOSN REJETTENT UNE ENQUÊTE BIAISÉE DE NISSAN

PARIS - A la veille d'une conférence de presse attendue de Carlos Ghosn, les avocats de l'ancien président de Nissan ont rejeté mardi la conduite et les conclusions de l'enquête interne menée par le groupe japonais contre leur client.

Nissan a déclaré mardi dans un communiqué que son enquête interne "solide et approfondie" avait permis de découvrir un nombre important de fautes graves commises par Carlos Ghosn à la tête du constructeur automobile.

L'affirmation de Nissan selon laquelle cette enquête a été minutieuse est une "grossière déformation de la vérité", répondent les avocats dans un communiqué.

Selon eux, cette enquête biaisée visait d'abord à empêcher Carlos Ghosn d'intégrer davantage Renault et Nissan, qui menaçait l'indépendance de Nissan.

Ils ajoutent que Nissan n'a jamais songé à interroger une seule fois Carlos Ghosn lors de son enquête, dont elle n'a jamais communiqué les conclusions.

Carlos Ghosn, qui a fui au Liban la semaine dernière, a prévu de s'exprimer mercredi devant la presse et devrait saisir cette opportunité pour préciser les griefs qu'il a déjà exprimés à l'encontre de Nissan depuis son arrestation en novembre 2018.

"Il va s'expliquer, faire éclater la vérité. Pas une seconde je n'ai douté de mon mari, victime d'un complot industriel et de la guerre entre Renault et Nissan", déclare dans Le Parisien son épouse Carole Ghosn, à l'encontre de laquelle la justice japonaise a émis mardi un mandat d'arrêt.

 

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L'ACCUSATION D'ESPIONNAGE CONTRE FARIBA ADELKHAH LEVÉE EN IRAN

DUBAI - L'Iran a abandonné l'accusation d'espionnage contre l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah qui reste toutefois détenue à Téhéran pour propagande contre le système et collusion contre la sécurité nationale, a indiqué mardi à Reuters l'avocat de l'anthropologue.

L'accusation d'espionnage, passible de la peine de mort en Iran, "a été abandonnée mais elle risque toujours une peine de deux à cinq ans de prison pour collusion contre la sécurité nationale et de trois mois à un an pour propagande contre le système", a dit Saaed Dehghan, joint par téléphone.

Directrice de recherche au centre de recherches internationales de Sciences Po à Paris, Fariba Adelkhah, qui est âgée de 60 ans, a été arrêtée en juin par les Gardiens de la Révolution islamique sur des soupçons d'espionnage.

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L'UE CONDAMNE LES PROJETS DE DÉPLOIEMENTS TURCS EN LIBYE

BRUXELLES - Le porte-parole de la diplomatie européenne et les ministres français, britannique, allemand et italien des Affaires étrangères ont condamné mardi les projets de déploiement militaire turc en Libye.

"La poursuite des ingérences extérieures alimente la crise", disent-ils dans un communiqué diffusé à l'issue d'une réunion à Bruxelles. "Il est évident que cela fait référence à la décision turque d'intervenir (...) en Libye, ce que nous rejetons", a précisé à la presse Josep Borrell, haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

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ESPAGNE-PEDRO SANCHEZ RECONDUIT DE JUSTESSE PAR LE PARLEMENT

MADRID - Pedro Sanchez, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a obtenu mardi de justesse l'aval du parlement pour prendre la tête d'une nouvelle coalition gouvernementale, au terme d'une longue crise politique.

Le chef du gouvernement sortant, qui expédie les affaires courantes depuis près d'un an, a recueilli deux voix de plus que la majorité absolue grâce à l'appoint de partis régionaux.

Le chef de file du PSOE et Pablo Iglesias, son homologue et partenaire d'Unidas Podemos, ont notamment promis un alourdissement de la fiscalité des plus hauts revenus et des entreprises, ainsi que l'abrogation de la réforme du code du travail menée par le précédent gouvernement conservateur. Faute de majorité solide, leur coalition gouvernementale risque toutefois d'avoir du mal à obtenir gain de cause.

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FRANCE

RETRAITES-PHILIPPE FAIT UN GESTE SUR LE FINANCEMENT, CFDT ET UNSA CIRCONSPECTES

PARIS - Le gouvernement a consenti une ouverture mardi sur les modalités financières de la réforme des retraites en reprenant la proposition de la CFDT d'une "conférence de financement", une initiative saluée par les syndicats réformistes qui exigent toutefois le retrait de "l'âge pivot" du projet de loi.

Au 34e jour de la grève dans les transports publics en France, gouvernement et partenaires sociaux ont renoué le dialogue au ministère du Travail pour tenter de dégager le "compromis rapide" souhaité par Emmanuel Macron dans un calendrier très contraint.

Taxé de rigidité au sein même de la majorité, le Premier ministre a adopté un ton plus conciliant à l'issue d'une première série de discussions sur la méthode et le calendrier de la réforme en s'efforçant de ramener dans le jeu la CFDT, qui avait brutalement rompu avec l'exécutif sur la question de l'instauration progressive d'un "âge pivot" de 64 ans en 2027.

Il a ainsi repris à son compte la "bonne idée" avancée dimanche par le secrétaire général de la confédération, Laurent Berger, d'une "conférence de financement" pour déterminer les modalités de retour à l'équilibre du système actuel et le financement du futur régime universel par points.

"J'ai proposé à l'ensemble des organisations syndicales et patronales de nous retrouver vendredi matin à Matignon", a dit à la presse Edouard Philippe. "Nous devons nous mettre d'accord sur le mandat de cette conférence de financement, sur le délai qui lui sera accordé pour aboutir à des solutions consensuelles", a-t-il précisé, affirmant l'espoir d'"une discussion documentée, chiffrée, sereine", sans jamais évoquer l'âge pivot.

"Si l'objectif de cette conférence de financement ou de la réunion de vendredi c'est de recycler l'âge pivot ou de négocier autour de l'âge pivot, la réponse est 'non' pour la CFDT", a déclaré Laurent Berger à l'issue de la première réunion.

"L'épouvantail de l'âge pivot doit être retiré", a insisté le secrétaire général de l'autre syndicat réformiste, l'Unsa, Laurent Escure. "J'espère que les premiers signes de souplesse vont se confirmer et que vendredi on pourra travailler tranquillement", a-t-il dit aux journalistes.

 

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LUCA DE MEO, PRESSENTI CHEZ RENAULT, DÉMISSIONNE DE SEAT

FRANCFORT/PARIS - Le président du comité exécutif de Seat, Luca De Meo, pressenti pour prendre la tête de Renault , a démissionné de son poste au sein de la filiale espagnole de Volkswagen.

"Luca de Meo, directeur général de Seat S.A., a vu ses responsabilités en tant que DG de Seat révoquées à sa propre demande et par accord mutuel", a indiqué le groupe Volkswagen, confirmant ainsi des informations obtenues par Reuters.

On ignore à ce stade si Luca de Meo va rejoindre Renault ou bien une des autres marques de Volkswagen comme Lamborghini, Bugatti, Bentley, Skoda, Audi, Porsche et Ducati.