PATRICK BALKANY CONDAMNÉ POUR FRAUDE FISCALE, ENVOYÉ EN PRISON

PARIS - Patrick Balkany a été condamné vendredi à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale et aussitôt envoyé en détention, au terme d'un procès qui sonne comme un premier revers judiciaire pour le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), sous la menace d'une peine plus lourde encore dans une autre procédure.

Son épouse Isabelle, qui est également sa première adjointe à Levallois, a pour sa part été condamnée à trois ans ferme par le tribunal correctionnel de Paris mais elle a échappé au mandat de dépôt et donc à la prison, au moins pour le moment.

Celui qui s'est fait élire à la mairie pour la première fois en 1983 a également écopé d'une peine d'inéligibilité de dix ans - le maximum possible - tout comme son épouse.

Le principal avocat de Patrick Balkany, Me Eric Dupond-Moretti, s'est dit devant les journalistes "totalement sidéré" et a annoncé son intention de faire appel du jugement, rendu selon lui par un juge persuadé d'"incarner la République" et de "rétablir les comptes publics".

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GRÈVE MASSIVE À LA RATP CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

PARIS - Le trafic sur le réseau de métro parisien est presque intégralement paralysé vendredi, conformément aux prévisions de la RATP, en raison de la grève massive de ses agents dénonçant la réforme des retraites actuellement en chantier.

Dix lignes de métro sur seize sont entièrement fermées pour la journée. D'autres sont ouvertes uniquement aux heures de pointes entre 6h30 et 9h00 et entre 17h00 et 20h00, parfois sur certains tronçons seulement, et de façon limitée, avec un train sur trois ou sur quatre.

Seules les lignes 1 et 14, qui sont automatisées, fonctionnent normalement, avec toutefois un risque de saturation.

De nombreuses entreprises ont invité leurs employés à travailler de chez eux. Les autres devaient pour la plupart avoir recours au système "D", soit le covoiturage, la marche, la trottinette électrique ou le vélo pour les plus sportifs.

Promesse d'Emmanuel Macron, la réforme des retraites vise à mettre fin aux 42 régimes existants pour instaurer un régime universel par points en 2025 où un "euro cotisé donne les mêmes droits".

Le Premier ministre Edouard Philippe, qui s'est adressé jeudi aux partenaires sociaux pour détailler le calendrier et la méthode de la réforme, a confirmé que les régimes spéciaux, dont faisait partie la RATP, au même titre que la SNCF ou encore les entreprises du secteur électrique et gazier, disparaîtraient, et avec eux, tous les avantages de ces professions.

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BREXIT: JOHNSON SE VEUT PRUDEMMENT OPTIMISTE, BRUXELLES SCEPTIQUE

LONDRES - A trois jours d'entretiens avec Jean-Claude Juncker et Michel Barnier, Boris Johnson s'est dit "prudemment optimiste", vendredi, sur les chances de parvenir avec Bruxelles à un nouvel accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne excluant le "backstop".

"Nous travaillons extrêmement dur pour obtenir un accord. Il nous faut grossièrement tracer la forme d'un accord", a expliqué le Premier ministre britannique lors d'un déplacement en Irlande du Nord. "Nous parlerons d'idées sur lesquelles nous travaillons, et nous verrons où nous en serons. Je dirais que je suis prudemment optimiste", a ajouté Boris Johnson à propos de ses rencontres prévues avec le président de la Commission européenne et le négociateur en chef de l'UE.

Le chef du gouvernement britannique cherche à remplacer la clause de sauvegarde ("backstop") censée éviter le rétablissement de contrôles à la frontière entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, une exigence pour l'instant rejetée par Bruxelles.

La livre sterling est remontée à la suite d'un article du Times affirmant que le parti unioniste démocratique d'Irlande du Nord (DUP) accepterait le maintien de certaines règles de l'Union européenne pour l'Irlande du Nord après le Brexit dans le cadre d'un nouvel accord visant à remplacer le backstop.

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CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE DE DIMANCHE, KAROUI RESTE EN PRISON

TUNIS - La cour d'appel de Tunis a rejeté vendredi une demande de remise en liberté de l'homme d'affaires Nabil Karoui, candidat à l'élection présidentielle de dimanche, dans l'attente de son jugement dans une affaire de fraude fiscale et blanchiment d'argent, a déclaré son avocat, Kamel Ben Massoud, à Reuters.

Nabil Karoui, l'un des 26 candidats à briguer dimanche l'investiture suprême, nie toute malversation et voit des manoeuvres politiques derrière son arrestation, survenue le 23 août dernier.

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LA MAJORITÉ RATTRAPÉE PAR LES SOUPÇONS JUDICIAIRES

PARIS - A six mois d'élections municipales cruciales pour son implantation sur le terrain, la majorité présidentielle est rattrapée par des soupçons judiciaires visant Richard Ferrand, François Bayrou et Marielle de Sarnez, au risque de brouiller le message de l'exécutif à l'orée de "l'acte II" du quinquennat.

"Politiquement, ce n’est pas une bonne nouvelle", a reconnu sur LCI le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, alors que la majorité affichait son soutien à Richard Ferrand au nom de la "présomption d'innocence".

Hasard du calendrier, le président de l'Assemblée nationale a été mis en examen mercredi soir pour "prise illégale d'intérêts" dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, quelques heures seulement après l'audition des deux piliers du MoDem dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires.

La veille, l'ancienne ministre de la Défense Sylvie Goulard avait été entendue par les policiers enquêtant dans ce même dossier, le jour même de sa désignation comme commissaire européenne au Marché intérieur et deux ans et demi après son départ du gouvernement d'Edouard Philippe pour le même motif.

Les démêlés judiciaires des proches du président assombrissent une rentrée délicate pour la majorité, à la manoeuvre pour faire passer sa réforme des retraites, le projet de loi bioéthique - avec l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes - et le débat sur la politique migratoire prévu le 30 septembre devant les députés.

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UN COMMISSAIRE DE POLICE SANCTIONNÉ APRÈS LA MORT DE STEVE MAÏA CANIÇO

PARIS - Christophe Castaner a annoncé vendredi la mutation du commissaire divisionnaire chargé de l'opération de police controversée qui a coïncidé avec la disparition, à Nantes, de Steve Maïa Caniço la nuit de la Fête de la musique, fin juin.

Le ministre de l'Intérieur a pris cette mesure sur la foi du rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA), que le gouvernement a commandé pour éclaircir les conditions dans lesquelles a disparu cet animateur scolaire de 24 ans.

Le corps du jeune homme a été repêché dans la Loire le 29 juillet, après des semaines de recherches et de polémique sur l'attitude des forces de l'ordre dans la nuit du 21 au 22 juin.

"La vitesse de réaction l'a emporté sur l'analyse, empêchant une manoeuvre plus adaptée", a dit Christophe Castaner lors d'une conférence de presse, place Beauvau.