LA SITUATION DE L'ITALIE JUSTIFIE UNE PROCÉDURE DISCIPLINAIRE, JUGE LA COMMISSION EUROPÉENNE

BRUXELLES - La Commission européenne a conclu mercredi que l'Italie ne respectait pas les règles budgétaires de l'Union en raison de l'augmentation de sa dette publique, une situation qui justifie selon elle l'ouverture d'une procédure disciplinaire.

Si les Etats membres valident cette conclusion dans les deux semaines à venir, l'exécutif communautaire pourra recommander l'ouverture formelle de la procédure avant la réunion des ministres des Finances de l'UE début juillet.

Pour la Commission, l'Italie est en train de revenir sur ses engagements en matière de réformes structurelles et de réforme des retraites.

La dette publique de l'Italie a atteint 132,2% l'an dernier et pourrait encore augmenter à 133,7% cette année et 135,2% en 2020, selon les dernières prévisions de la Commission.

A ROME, le vice-président du Conseil Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S), s'est dit "prêt à s'asseoir à la table pour discuter de manière constructive" mais il a jugé "très perturbant" le traitement de défaveur infligé selon lui à son pays, notant que d'autres Etats avaient eu des déficits bien supérieurs sans encourir de sanctions.

Le gouvernement ne reviendra pas sur son projet de ramener l'âge de la retraite à 60 ans, a-t-il ajouté.

L'autre vice-président du Conseil, Matteo Salvini, issu de la Ligue (extrême droite) a estimé que le seul moyen de faire baisser la dette consistait à alléger la fiscalité.

Quaut au président du Conseil, Giuseppe Conte, il a dit souhaiter l'ouverture d'un dialogue constructif avec l'UE sur la question budgétaire.

LA COMMISSION AVERTIT LA FRANCE SUR SES COMPTES PUBLICS

BRUXELLES - La Commission européenne a averti la France et la Belgique mercredi au sujet de leurs finances publiques, mais sans aller jusqu'à considérer, comme pour l'Italie, que l'ouverture d'une procédure disciplinaire était justifiée.

La dette publique de la France, deuxième économie de la zone euro, a représenté l'an dernier 98,4% du produit intérieur brut, bien au-delà du seuil de 60% recommandé par l'Union européenne.

Le déficit public français devrait s'accroître cette année à 3,1% du PIB, au-dessus de la limite européenne de 3%.

La Commission juge cependant que ces écarts ne sont que temporaires et salue les réformes structurelles engagées par la France ces dernières années.

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"D-DAY"-DERNIÈRE GRANDE SORTIE OFFICIELLE POUR MAY

VER-SUR-MER, Calvados - A la veille de sa démission formelle du 10 Downing Street, Theresa May effectue ce jeudi en Normandie sa dernière grande apparition publique à l'étranger en tant que Première ministre britannique en fonction, à l'occasion des 75 ans du Débarquement du 6 juin 1944.

Treize jours après avoir annoncé qu'elle quitterait son poste faute d'avoir pu faire ratifier l'accord sur le Brexit négocié avec les Européens, la cheffe du gouvernement est attendue à 08h30 à Ver-sur-Mer (Calvados) pour la pose de la première pierre d'un mémorial britannique en présence d'Emmanuel Macron.

Construit face à la Manche, ce monument sera dédié aux 22.000 soldats morts sous le commandement britannique lors de la bataille de Normandie qui s'est déroulée du 6 juin au 29 août 1944.

"Ce sera évidemment un moment symbolique puisque la Première ministre démissionnera le lendemain, ce sera sa dernière cérémonie officielle et pour nous l'occasion aussi de célébrer la force de l'amitié franco-britannique et la continuité aussi de notre engagement quel que soit le contexte pour être ensemble", souligne-t-on à l'Elysée.

Les deux dirigeants, qui prononceront à cette occasion une allocution, salueront ensuite les vétérans britanniques présents à cette cérémonie, la première d'une journée de commémoration chargée qui se poursuivra avec la très attendue cérémonie franco-américaine à Colleville-sur-mer en présence du président américain Donald Trump.

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les navires transportant quelque 150.000 soldats alliés ont appareillé de Portsmouth et des ports des environs pour lancer l'Opération Overlord destinée à libérer la France, puis le reste de l'Europe, de l'occupation allemande.

MOSCOU - La Russie a rendu hommage mercredi aux soldats occidentaux tués lors du débarquement en Normandie le 6 juin 1944, tout en estimant que l'opération n'avait pas joué un rôle décisif pour mettre fin à la Seconde Guerre mondiale.

"Son importance ne doit pas être exagérée. D'autant plus que dans le même temps, on diminue la portée des efforts colossaux de l'Union soviétique, sans qui cette victoire n'aurait tout simplement pas eu lieu", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

L'URSS a enregistré plus de 25 millions de morts dans ce qu'elle nomme la Grande Guerre patriotique, célébrée chaque année - le 9 mai - par un grand défilé militaire sur la place Rouge à Moscou.

FIAT/RENAULT: LA FRANCE REFUSE TOUTE PRÉCIPITATION

PARIS/MILAN - Fiat Chrysler a trouvé un accord provisoire avec l'Etat français sur les termes de son projet de fusion avec Renault, toujours examiné mercredi soir par le conseil d'administration du constructeur automobile français, ont dit deux sources à Reuters.

L'Etat français, principal actionnaire de Renault avec une participation de 15%, a bataillé pour renforcer son influence sur l'entité qui naîtra de la fusion, obtenir davantage de garanties sur l'emploi et améliorer les termes de la proposition de FCA pour les actionnaires de Renault en échange de son feu vert à une opération à 30 milliards d'euros qui doit donner naissance au troisième groupe automobile mondial.

Renault, FCA et le gouvernement français ont refusé de faire un commentaire sur les discussions en cours au sein du conseil d'administration de Renault, réuni depuis 18h00.

PARIS - Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a mis en garde mercredi contre toute précipitation dans les discussions sur le projet de fusion de 30 milliards d'euros entre Fiat Chrysler Automobiles et Renault, qui doivent se poursuivre dans la soirée.

Après trois heures de réunion mardi, le conseil d'administration du constructeur automobile français a ajourné ses travaux, qui reprendront en fin d'après-midi.

Parmi les sujets sur lesquels l'Etat français, principal actionnaire de Renault avec 15% du capital, estime ne pas avoir eu des garanties suffisantes, figure le maintien des sites industriels en France.

"Nous sommes en train de (...) construire (ces garanties), mais ça prend du temps, prenons le temps nécessaire", a déclaré le ministre de l'Economie sur BFM TV. "C'est une opération de grande ampleur, qui vise à créer un champion mondial de l'automobile, pas de précipitation."

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LE MEXIQUE EN QUÊTE D'UN COMPROMIS À WASHINGTON SUR COMMERCE ET MIGRANTS

WASHINGTON - Le Mexique espère parvenir à un accord avec les Etats-Unis lors de discussions sur l'immigration prévues ce mercredi à Washington afin d'éviter que le président américain Donald Trump mette à exécution sa menace d'imposer à partir du 10 juin des droits de douane sur tous les produits mexicains importés.

Une délégation mexicaine menée par le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard s'est rendue à Washington pour des discussions avec des représentants américains. Une réunion est prévue à la Maison blanche en présence du vice-président des Etats-Unis, Mike Pence.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à Londres dans le cadre de sa visite d'Etat au Royaume-Uni, Donald Trump a répété mardi qu'il entendait percevoir dès lundi prochain des tarifs douaniers de 5% sur toutes les importations en provenance du Mexique si celui-ci ne réduisait pas le flux de migrants clandestins se présentant à la frontière avec les Etats-Unis.

Ces taxes douanières vont être progressivement relevées jusqu'à 25% au 1er octobre prochain et en vigueur tant que Mexico n'aura pas pris des mesures plus efficaces contre les migrants clandestins.

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FRANCE-PÉCRESSE QUITTE LR, LES PRÉMICES D'UNE HÉMORRAGIE ?

PARIS - Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a annoncé mercredi soir son départ des Républicains, trois jours après la démission de Laurent Wauquiez, plongeant le parti de droite un peu plus dans l'incertitude.

L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, citée comme l'une candidates possibles à la présidence de LR, a estimé sur France 2 que la nécessaire refondation de la droite, après la déroute des élections européennes (8,48%), ne pouvait se faire "à l'intérieur du parti".

"Nous devons refonder la droite, elle est menacée d'extinction, mais en femme libre j'ai décidé de quitter les Républicains", a-t-elle expliqué.

"C'est un déchirement pour moi de quitter le mouvement de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy que j'ai contribué à fonder", a-t-elle déclaré tout en estimant que le parti s'était "cadenassé". Une nouvelle attaque implicite contre Laurent Wauquiez, qui avait "droitisé" le parti depuis son élection en décembre 2017, et avec lequel les relations étaient glaciales.

Les velléités d'émancipation de Valérie Pécresse n'étaient pas un mystère. Elle a expliqué mercredi vouloir se consacrer à son mouvement Libres!, lancé en septembre 2017 au sein des Républicains. Avec pour objectif les régionales de 2021 et la présidentielle de 2022.