PARIS (Reuters) - Les leaders européens devraient annoncer dimanche au Caire une enveloppe de 7,4 milliards d'euros de financements et un renforcement des relations avec l'Egypte, afin notamment d'aider à endiguer le flux des migrants qui traversent la Méditerranée malgré les critiques d'associations de défense des droits de l'Homme.

L'accord, qui fait passer les relations entre l'Union européenne et l'Egypte au niveau de "partenariat stratégique", vise à renforcer la coopération dans les énergies renouvelables, le commerce, la sécurité, et à octroyer des prêts et autres types de financements sur les trois prochaines années afin de soutenir une économie égyptienne en berne.

Ces financements devraient inclure cinq milliards d'euros d'assistance macro-financière, 1,8 milliard d'investissements et 600 millions de subventions, a précisé un haut responsable de la Commission européenne.

L'Egypte, qui compte une population de 106 millions de personnes, souffre d'une inflation qui a atteint des niveaux historiques. Sur le mois écoulé, Le Caire a cependant signé un accord sans précédent pour des investissements émiratis, étendu son programme de prêts avec le Fonds monétaire international (FMI) et dévalué fortement sa monnaie.

Les diplomates accordent au pays une grande importance stratégique en raison du conflit avec le Soudan voisin, qui a provoqué la plus grande crise mondiale de déplacement de personnes, et de la guerre à Gaza, qui borde les frontières égyptiennes.

La délégation européenne présente au Caire dimanche est emmenée par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Des associations critiquent toutefois le soutien occidental sans faille au président Abdel Fattah al-Sisi, venu au pouvoir dix ans plus tôt après avoir mené le renversement du premier leader démocratiquement élu d'Egypte. Selon elles, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées dans le cadre d'une chasse aux dissidents politiques.

Les partisans du président répondent que des mesures de sécurité renforcées étaient requises pour stabiliser le pays après les turbulences du "Printemps arabe" de 2011.

(Avec Philip Blenkinsop et Renee Maltezou, Gilles Guillaume pour la version française)

par Patrick Werr