La banque centrale de Singapour a créé la surprise de la journée asiatique en interrompant son cycle de resserrement alors que les marchés s'attendaient à une sixième série consécutive de restrictions.

L'Autorité monétaire de Singapour (MAS) a déclaré qu'il y avait suffisamment d'appréciation de la monnaie - le contrôle du SGD est son principal outil de politique - déjà en cours pour garantir un ralentissement marqué de l'inflation au cours de l'année.

Elle s'est également montrée plus pessimiste quant aux perspectives économiques, la croissance du PIB n'ayant pas atteint les prévisions avec une hausse de seulement 0,1 %.

La MAS est une institution réputée pour son conservatisme, c'est pourquoi elle a fait un grand pas en avant, rejoignant ainsi ses homologues en Australie, en Inde, au Canada et en Corée du Sud, entre autres.

Les marchés continuent de penser qu'il y a deux chances sur trois que la Réserve fédérale relève ses taux dans une fourchette de 5,0 à 5,25 % en mai, mais considèrent qu'il s'agit là de la fin de ce cycle. En effet, la possibilité d'un assouplissement est envisagée à partir de juillet et les taux à 4,25-4,5 % en décembre.

La faiblesse des prix à la production en mars aux États-Unis et les ventes au détail qui auront lieu plus tard dans la journée devraient soutenir la cause de l'optimisme.

Les prévisions médianes tablent sur une baisse de 0,4 %, mais les risques semblent orientés à la baisse, Goldman Sachs mettant en garde contre une forte baisse des dépenses à la suite de l'effondrement de SVB.

Les analystes de NatWest Markets prévoient une baisse de 1,3 % pour mars, la plus faible performance depuis juillet 2021.

Les prix du marché pour les réductions futures de la Fed contrastent fortement avec les perspectives de la Banque centrale européenne, qui prévoit encore 50 points de base de hausse, sans aucun assouplissement cette année.

Cette divergence a permis à l'écart entre les rendements américains à 10 ans et les bunds allemands de se réduire pour atteindre son niveau le plus bas depuis deux ans, soit près de 100 points de base.

Si l'écart passe sous la barre des 100 points de base, il n'a jamais été aussi étroit depuis le début de l'année 2014, lorsque l'euro s'élevait à environ 1,3600 dollar.

La monnaie unique a dûment atteint son plus haut niveau en un an, à 1,1075 dollar, au cours des heures asiatiques, et est en hausse sur l'ensemble des marchés, ce qui porte un coup à de nombreux projets de voyage. Elle a atteint un sommet de cinq mois sur le yen, un sommet de 10 mois sur le dollar de Singapour et un sommet de 17 mois sur le dollar australien.

Le dollar américain est en passe de connaître sa plus forte baisse hebdomadaire depuis trois mois et s'est affaibli cinq semaines d'affilée, ce qui ne s'était pas vu depuis la mi-2020.

Principaux développements susceptibles d'influencer les marchés vendredi :

- La saison des résultats commence avec Citigroup Inc, Wells Fargo et JPMorgan Chase & Co.

- Christine Lagarde et Fabio Panetta de la BCE participent aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, en compagnie de nombreux autres banquiers centraux.

- Le gouverneur de la Fed, Christopher Waller, s'exprime sur les perspectives économiques.