L'interdiction de certains projets d'énergie renouvelable en Alberta pourrait nuire à 11,1 milliards de dollars canadiens (8,24 milliards de dollars) d'investissements et bloquer jusqu'à 6,3 gigawatts (GW) de capacité d'énergie solaire et éolienne, selon une étude publiée lundi.

Les nouvelles règles pourraient affecter 42 projets et plusieurs milliers d'emplois, a indiqué l'Institut Pembina, un groupe de réflexion sur les énergies propres basé en Alberta, dans son étude.

Le mois dernier, la principale province productrice de pétrole du Canada a interdit les projets d'énergie renouvelable proposés sur des terres agricoles de premier choix et a également ordonné la création de zones tampons afin que les éoliennes ne gâchent pas les paysages.

Le gouvernement provincial a toutefois déclaré que des exceptions seraient faites si les promoteurs pouvaient démontrer que les cultures ou le bétail peuvent subsister à côté du projet.

Le Canada est le quatrième producteur mondial de pétrole. La province est également un leader en matière de développement des énergies renouvelables.

L'interdiction a suscité des critiques de la part de certaines entreprises, qui ont déclaré que les nouvelles règles créeraient de l'incertitude et compromettraient les investissements.

Elle a mis le gouvernement provincial du premier ministre Danielle Smith en porte-à-faux avec le premier ministre Justin Trudeau, dont le gouvernement libéral élabore une réglementation fédérale visant à obliger les provinces à éliminer les émissions de gaz à effet de serre de leurs réseaux sur une base nette d'ici à 2035.

Un courriel envoyé au bureau du premier ministre pour demander des commentaires sur l'étude n'a pas reçu de réponse immédiate.

Sur les 111 projets solaires et 34 projets éoliens proposés en Alberta, 36 projets solaires et six projets éoliens, qui sont soit proposés soit en attente d'approbation, pourraient être affectés, selon l'étude.

Ces projets peuvent potentiellement doubler la capacité renouvelable actuelle de l'Alberta.

Par ailleurs, le gouvernement de l'Alberta a déclaré qu'il procéderait à deux changements temporaires afin de réduire les coûts de l'électricité.

De nouvelles réglementations limiteront le prix de l'offre des unités de production au gaz naturel appartenant à de grands producteurs et exigeront que les actifs de production au gaz naturel soient disponibles en cas de conditions météorologiques extrêmes et de pic de demande.

En janvier, des températures glaciales ont mis à rude épreuve le réseau électrique de l'Alberta, amenant l'opérateur du système électrique à avertir qu'il pourrait imposer des interruptions de service. Les consommateurs ont réduit leur consommation d'électricité et le réseau a évité les pannes. (1 $ = 1,3478 dollar canadien) (Reportage de Promit Mukherjee et Rod Nickel ; Rédaction de Sandra Maler)