Les chiffres communiqués par les gouvernements sur la propagation du coronavirus sont-ils justes ? Depuis le début de l'épidémie les spéculations tant sur l'origine de la maladie que sur sa propagation sont nombreuses. Des théoriciens du complot aux négationnistes, le champ est large… Néanmoins, la communauté scientifique a de plus en plus tendance à accuser les états de minimiser la propagation du virus. Le gouvernement chinois (dont l'indépendance de la comptabilité nationale est illusoire) avait d'ailleurs reconnu récemment avoir oublié quelques milliers de victimes dans la province de Wuhan. Plus récemment, le Financial Times a souligné que les données scientifiques et les statistiques dont il dispose montrent que le nombre de victimes était probablement 60% supérieur aux chiffres officiels.

Il est bien évident que le décompte des victimes est plus qu'approximatif dans les pays dépourvus de pharmacovigilance ou en guerre, et il ne fait aucun doute que certains gouvernements tentent de minimiser l'impact sanitaire du virus. Mais le journal Le Monde a expliqué hier que les chiffres des pays développés sont eux aussi susceptibles d'être imprécis. Exemple en France, où une étude qui sera publiée au mois de mai sur la base des données compilées par le REVA (Réseau Européen de Recherche en Ventilation Artificielle) montrera un taux de mortalité des patients en réanimation compris dans une fourchette 30 à 40%, alors que Jérôme Salomon évoquait un taux de 10%. Un décalage bien expliqué par le quotidien, mais qui pose la question de la pertinence de ce type de communication de crise.

Source : Université John Hopkins

Haruhiko Kuroda vient écraser le marché obligataire. La banque centrale du Japon (BoJ) a annoncé hier qu'elle retirait les limites de son programme de rachat d'obligations d'état. Elle a également augmenté ses plafonds d'achat de dettes privées et assoupli les conditions de prêts aux entreprises.

L'annonce, bien que largement anticipée par les marchés, a permis au Nikkei de rebondir de 2.7% et au 10 ans japonais de venir s'établir à -0.031% :

Source : Koyfin

Du pétrole comme s'il en pleuvait. Les investisseurs boudaient encore le pétrole hier. Le WTI baissait ainsi de quelques 25% en milieu de soirée (autour de 12.6$ le baril). Une baisse moins spectaculaire que celle de lundi dernier, mais qui n'en reste pas moins importante. La demande mondiale ne fait rien pour relever les cours de l'or noir. Selon les récentes analyses de Goldman Sachs, les limites des capacités de stockage mondial du pétrole devraient être atteintes d'ici trois semaines.

Vous avez probablement pu voir une de ces vidéos montrant des dizaines de pétroliers garés au large des côtes californiennes :

Place à la dérèglementation. Bien loin le temps des Dodd-Franck, accords de Bâle et autres fioritures règlementaires, la crise sanitaire a laissé libre cours à l'imagination des banques centrales et organismes de régulation, afin de pallier le ralentissement économique à travers différentes expériences monétaires. Mais les organismes bancaires ne devraient pas être laissés de côté. En effet, selon Reuters, le secteur qui subit de plein fouet la baisse des taux et le risque croissant d'insolvabilité de ses clients, devrait bientôt bénéficier d'un nouvel assouplissement comptable. Le commissaire européen aux services financiers, devrait en effet proposer cette semaine, une série de mesures (inspirées de celles prises aux USA), visant notamment à limiter les provisions sur créances douteuses, afin de soutenir le marché du crédit.

Ces assouplissements permettront peut-être de soutenir le secteur bancaire qui n'est pas en grande forme, et depuis un certain temps (ou pas) :

Le manufacturing index de la FED de Dallas, dans le rouge. La baisse de l'activité manufacturière est particulièrement marquée au Texas. L'indice manufacturier de la Fed de Dallas et dont l'étude a débuté en 2004, est de nouveau ressorti sur un plus bas historique hier à -73.7.

Source : FRED St Louis