* Piraeus Bank choisie pour la reprise

* Les activités concernées étaient exclues du plan initial pour Chypre

* Athènes veut rouvrir ces agences mardi-sources

* E22 milliards concernés, soit 1,2 fois le PIB de Chypre

par George Georgiopoulos et Lefteris Papadimas

ATHENES, 22 mars (Reuters) - La Grèce a désigné vendredi Piraeus Bank pour reprendre les succursales locales des banques chypriotes, une opération qui doit permettre au système bancaire grec d'échapper aux retombées de la crise à Chypre tout en réduisant le périmètre du secteur bancaire chypriote.

L'opération, annoncée par le fonds public de renflouement des banques grecs, doit obtenir le feu vert des autorités européennes de la concurrence.

Le fonds n'a pas donné de précisions dans l'immédiat mais des sources officielles ont expliqué que Piraeus, la troisième banque grecque, l'avait emporté sur Alpha Bank pour la reprise des succursales grecques des deux principaux groupes bancaires chypriotes, Bank of Cyprus et Cyprus Popular Bank (CPB) (l'ex-Laiki).

A la Bourse d'Athènes, l'action Piraeus a terminé en hausse de 20,2% après l'annonce officielle.

Auparavant, les Bourses européennes avaient réduit leurs pertes en réaction à l'annonce d'un accord entre Athènes et Nicosie sur ce dossier, qui remplit l'une des conditions prévues par l'accord de renflouement des banques de Chypre conclu la semaine dernière à Bruxelles.

"Ce sera une bonne chose parce que cela va permettre de mettre à l'abri le système bancaire grec", a déclaré un haut responsable grec à propos de cet accord.

Chypre a estimé de son côté que l'accord assurait "les meilleures conditions dans les circonstances actuelles".

On ignorait dans l'immédiat ce qu'il adviendrait des activités d'Hellenic Bank, la troisième banque de Chypre, nettement moins présente en Grèce que ses deux grandes rivales.

OBJECTIF : RÉOUVERTURE MARDI

"On ne sait pas clairement si l'accord va inclure Hellenic Bank. De toute façon, ça ne changera pas grand chose", a dit à Reuters un responsable du fonds grec.

Les banques chypriotes détiennent au total 8% des dépôts bancaires grecs, 10% des prêts et environ 300 agences.

Les actifs de Bank of Cyprus et de CPB en Grèce s'élèvent à environ 22 milliards d'euros, soit 1,2 fois le produit intérieur brut (PIB) de Chypre.

La reprise de ces actifs ramènerait donc le rapport entre les actifs bancaires et le PIB de Chypre à 6,8 contre environ 8,0 aujourd'hui, selon des banquiers et des analystes, ce qui constituerait un pas dans la bonne direction aux yeux des bailleurs de fonds internationaux.

Les ministres des Finances de la zone euro avaient prévu d'exonérer les succursales grecques de la taxe sur les dépôts bancaires chypriotes à condition qu'elles soient transférées à des banques grecques, elles-mêmes recapitalisées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

Les autorités grecques s'efforçaient depuis lundi de boucler cette reprise afin de rassurer les déposants grecs concernés mais le rejet mardi par le parlement chypriote du projet de taxe sur les dépôts bancaires a compliqué les discussions.

"L'objectif, pour le gouvernement et le système bancaire grecs, c'est que les agences des banques chypriotes en Grèce fonctionnent totalement et sans restrictions sur les dépôts mardi prochain", a dit un banquier grec qui a requis l'anonymat.

Il a ajouté que le gestionnaire d'actifs Pimco, qui a procédé à une évaluation des besoins de capitaux des banques chypriotes, estimait à 1,5 milliard d'euros environ ces besoins pour les succursales présentes en Grèce. (Benoit Van Overstraeten et Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)