VARSOVIE, 4 novembre (Reuters) - Les propositions que considère le président polonais pour permettre à des emprunteurs de convertir en zlotys leurs prêts libellés en francs suisses à des taux plus avantageux étaleront sur plusieurs années les coûts pour les banques, a-t-on appris mercredi de sources proches de négociations en cours.

L'impact sur les banques polonaises d'une éventuelle conversion ne serait pas immédiat et les banques auraient le temps de s'y préparer, a déclaré une source participant aux discussions entre la présidence et le lobby des emprunteurs.

Selon le responsable de ce lobby, l'une des propositions à l'étude limiterait les coûts pour les banques à deux milliards de zlotys (473 millions d'euros) par an.

Certains analystes avaient estimé que les coûts pour les banques pourraient atteindre jusqu'à 60 milliards de zlotys au total, à comparer aux 16 milliards de zlotys gagnés l'an dernier par les banques polonaises.

Les autorités polonaises de régulation du secteur bancaire ont recommandé fin octobre à quatre banques, dont BGZ BNP Paribas, filiale de BNP Paribas, de mettre de côté davantage de fonds devant l'augmentation du nombre de Polonais qui peinent à rembourser des prêts indexés sur le franc suisse.

Environ 550.000 Polonais ont souscrit des emprunts libellés en francs suisses avant le déclenchement de la crise financière, lorsque la parité zloty/franc suisse était plus avantageuse.

La décision de la Banque nationale de suisse d'abandonner son cours plancher face à l'euro a fait s'envoler la devise suisse et renchéri pour les Polonais le coût de leurs emprunts.

Le régulateur polonais du secteur bancaire, KNF, a donc recommandé à BGZ BNP Paribas, de garder en réserve 12,71% de son capital, soit 0,71 point de pourcentage de plus qu'actuellement.

Les trois autres banques visées par le KNF sont PKO BP , numéro un bancaire polonais, BK WBK et mBank . (Marcin Goettig; Patrick Vignal pour le service français)